Ensemble de pochettes de disques signées Peter Saville

Peter Saville est un directeur artistique anglais. Originaire de Manchester, où il est né en 1955, c’est dans cette ville qu’il débute sa carrière comme graphiste pour le label Factory Records fondé, en 1978, par Tony Wilson et Alan Erasmus.

Ses pochettes de disques vinyle pour Joy Divison, New Order, Orchestral Manoeuvres in the Dark, Roxy Music, A Certain Ratio, sont, à l’image de ces groupes de la New Wave et du Post-punk, devenues des images culte du design graphique. Certaines sont mêmes entrées dans le panthéon des icônes de la culture populaire internationale.

Le design de Peter Saville rompt avec celui des pochettes de disques qui, traditionnellement, étaient envisagées comme un simple support de communication. Les siennes sont minimalistes aussi bien formellement que par le peu d’informations qu’elles délivrent, le nom du groupe ou les titres des morceaux pouvant être absents. « La pochette était le seul moyen de communication visuelle avec les gens, dans ce sens elle était prépondérante. Il y a 30 ans, le visuel et l’album étaient un événement beaucoup plus important qu’aujourd’hui » explique Peter Saville.

Il est « le représentant le plus sensible et le plus rigoureusement réducteur du post-modernisme britannique »1 et de l’une de ses tendances, le Revival. Il puise ses sources iconographiques dans l’histoire de l’art : Néoclassicisme, Historicisme, Modernisme, traditionnellement non associés à un album de rock. « Malcolm Garrett (graphistes anglais qui a influencé Peter Saville notamment par les pochettes de disques qu’il avait dessinées pour le groupe punk Buzzcoks) avait le livre d’Herber Spencer Pionners of Modern Typography. Le seul chapitre qu’il n’avait pas réinterprété dans son propre travail était New Typography de Tschichold. J’y trouvai un parallèle dans la New Wave qui émergeait du Punk ».

Parmi ses pochettes cultes pour Factory Records, l’on peut citer celle du premier album de Joy Divion, Unknown Pleasure (Inv. 2018.71.8.1-3) en 1979, ou celle de New Order pour l’album Movement (Inv. 2018.71.11.1-3) en 1981. Pour la première, Peter Saville utilise comme source iconographique, le diagramme illustrant la fréquence régulière des émissions radio du premier pulsar jamais découvert, publié dans la Cambridge Encyclopaedia of Astronomy de 1977. Pour la seconde, il fait une référence directe, à une couverture de la revue Futurismo dessinée, en 1932, par Fortunato Depero. Au graphisme d’origine, Peter Saville a ajouté des barres verticales pour pouvoir former le F de Factory et le L du chiffre romain 50 car l’album avait reçu le numéro de catalogue Fact-50.

1Rick Poynor, Transgression ; Graphisme et postmodernisme

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