Cet ensemble de souliers, ayant appartenu à une même personne, des années 1910 aux années 1930, permet de dresser un panorama cohérent de l’évolution du soulier de jour et du soir au cours de cette période clef de l’histoire de la chaussure féminine. C’est en effet autour de 1922 que l’usage des bottines est supplanté, le jour, par celui de modèles plus légers, tels que les « Richelieu » et « Charles IX », tandis que le soir voit se succéder par exemple la vogue des cothurnes et « Salomé ». De lignes simples, souvent dépourvus d’ornements, ces objets typiques sont néanmoins extrêmement rares de par leur remarquable état de conservation. Ils permettent, plusieurs décennies après leur création, d’apprécier encore le raffinement et le luxe des réalisations de deux marques prestigieuses, Hellstern & Sons et Bally.
Pamela Golbin, conservatrice au musée de la Mode et du Textile, textile et mode du XXe siècle