Si le XXe siècle s’est emparé de l’animal pour en faire un objet d’histoire à part entière, les artistes, artisans et designers n’ont cessé depuis les origines de s’y référer, y puisant un détail devenant ornement ou empruntant sa forme même, transposée, non sans humour, dans des objets de notre quotidien.
Les résultats sont alors variés, déclenchant amusement, ravissement, malaise, moqueries… mais, immanquablement, suscitent des réactions, provoquent des interrogations et ne nous laissent pas indifférents ! Qu’elle soit alors globale ou partielle, cette zoomorphie se joue des formes et des mots donnant lieu à tout un répertoire de formules et d’appellations imagées : pied de biche, col de cygne, taille de guêpe, pied d’éléphant, chaise fourmi…
Quelques confrontations peuvent alors s’avérer savoureuses entre pieds de meubles et chaussures, où l’on ne peut manquer de jouer sur les mots, brouillant les pistes entre l’emprunt fait à l’animal et l’empreinte laissée par l’homme… Mais la plupart de ces emprunts ont un sens. Quand une terrine se pare des atours du dindon, c’est bien pour flatter d’abord notre sens de la vue avant de ravir ceux de l’odorat et du goût. Un nouveau jeu s’instaure alors entre contenant et contenu dont la publicité s’est aussi emparée, utilisant le pouvoir de l’image renforcé par la forme, dans des décalages parfois provocants mais efficaces !