Figurines, jouets à tirer, peluches, les animaux de compagnie peuplent le monde de l’enfant sous différentes formes. Le jouet qu’il promène et câline remplace à ses côtés l’animal véritable.
Chiens et chats font leur entrée dans tous les catalogues d’étrennes à la fin du 19e siècle. L’impact est alors immédiat et les espèces en vogue comme le
caniche, le bouledogue, le fox-terrier ou le teckel, sont reproduites en jouet. En 1938, Fisher-Price lance son célèbre « Snoopy Sniffer », maintes fois redessiné et qui se vendra à plus de 9 millions d’exemplaires. Le chat noir de Steiff des années 1950-1960 fait le dos rond et hérisse son poil.
Mais, chiens et chats ne sont pas les seuls compagnons des enfants. Des oiseaux, des souris, des poissons ou encore des tortues, des lapins ou des hamsters et cochons d’inde constituent l’univers des animaux de compagnie réalisés en jouet. La souris Schuco des années 1950 est en velours gris et roule grâce à son mécanisme à clé. Le hamster d’Anima des années 1970 est en fourrure et roule avec sa queue dressée. Le lapin en fourrure grise fabriqué par Kurt Naef à la fin des années 1950 est une vraie boule de poil.
Chiens et chats
« S’entendre comme chien et chat » : leurs caractères sont en effet réputés depuis toujours incompatibles. Ce sont pourtant tous deux les animaux de compagnie par excellence. Ils sont parmi les jouets les
plus vendus dès la fin du XIXe siècle, avec les chevaux. D’abord jouets à tirer en bois, ils sont recouverts de poils synthétiques et deviennent le doudou incontournable, à côté de l’ours en peluche, dès les années 50.
Particulièrement apprécié dans l’Antiquité, le chat jouit d’une mauvaise réputation au Moyen-Age, devenant l’incarnation du diable, surtout avec un pelage noir comme le chat Peter de la marque Steiff. Mais il est
rapidement réhabilité au XIXe siècle : il incarne alors l’animal romantique, le compagnon des artistes.
Aujourd’hui réputé pour sa gentillesse avec les enfants et son goût pour le jeu, le bouledogue acquiert son caractère docile et sa petite taille par croisements au cours du XIXe siècle, après l’interdiction du bullbaiting (combat entre animaux) en 1835. Par son originalité, il est adopté par le milieu artistique – et dessiné notamment par Toulouse-Lautrec : Mistinguett, Colette ou Yves Saint-Laurent en ont fait leur
mascotte.
Caricaturiste sous le nom de Caran d’Ache (Karandache signifiant « crayon » en russe) pour le Figaro, le Rire ou les Annales comiques, Emmanuel Poiré (1859-1909) dessine des jouets dès 1906. Vendus
au Comptoir des jeux et jouets des grands magasins du Louvre dès 1910, les chiens de bois signés par le « maître caricaturiste » sont caractéristiques de son style : trait synthétique inspiré de ses dessins pour
le cabaret Le Chat Noir. Il isole les silhouettes caractéristiques des races des chiens à la mode : caniche, basset, bouledogue. Contrairement à d’autres créations, ce bouledogue allongé n’est pas articulé. Jouet qui séduit les adultes par la justesse de sa simplification, le bouledogue de Caran d’Ache est reconnaissable par ses épaules de molosse, sa mâchoire
prognathe et sa truffe écrasée.
Fabricant de jouet allemand, la firme Steiff naît en 1880 par la création de jouets dans la maison familiale. La marque est à l’origine du célèbre ours en peluche, « Teddy Bear ». Steiff se spécialise dans les peluches en mohair et signe sa fabrication par l’étiquette fixée dans l’oreille du jouet « Knopf im Ohr », le bouton dans l’oreille.
Le chat Peter qui date des années 50-60 est figé sur ses quatre pattes, le dos rond, dans une attitude très réaliste, quoique inhabituelle pour un chat en peluche. Serait-il particulièrement effrayé par les souris, auxquelles
on associe souvent les chats, comme dans les dessins animés de cette époque : Tom & Jerry (1940-1958) ou Titi et Grosminet (1942-1964) ?