Marianne Anselin (née en 1980)
Département contemporain (niveau 5), galerie d’actualité : « Bijoux de parade, bijoux de combat »
Les bijoux de Marianne Anselin associent préciosité et rareté : « Je les cherche dans la fragilité de la nature, dans l’action du temps en arrêtant la dégradation du fer rouillé, en utilisant des objets rebuts de notre société ». La marche et la collecte d’objets glanés font partie intégrante de son travail et constituent la matière première de ses grands sautoirs, assemblages d’objets rouillés. En 1998, Marianne Anselin est entrée à l’Afedap, puis a obtenu un diplôme des métiers d’art à l’École Olivier de Serres. Elle est ensuite devenue l’élève de Sophie Hanagarth à l’Esad de Strasbourg en 2004, puis a achevé sa formation auprès d’Esther Brinkmann à la HEAA à Genève. Elle a perfectionné ses techniques et son répertoire formel auprès de Gilles Jonemann qui, nommé Maître d’art en 2004, a choisi de lui transmettre pendant trois ans l’essentiel de son savoir-faire. Marianne Anselin a exposé ses bijoux dans des galeries suisses (Viceversa à Lausanne, Tactile à Genève), à Tokyo (Yufuku), à Munich (Wittenbrink) et à Paris (Hip, Chéret). Son travail a fait l’objet d’une exposition personnelle à l’Espace Solidor à Cagnes-sur-Mer en 2009-2010.
Brune Boyer (née en 1967)
Département Moyen Âge, salle « La galerie des retables », (niveau 3)
Le travail de Brune Boyer mêle étroitement l’intime et le secret, comme en témoigne sa participation à l’exposition « Secret de bijoux. Line Vautrin et onze créateurs d’aujourd’hui » au Musée des Arts Décoratifs en 1999. La partie la plus précieuse de ses broches et de ses bijoux de main est soigneusement dissimulée à l’intérieur du vêtement ou dans le creux de la main, produisant chez la personne qui les porte un attachement dépassant le simple fait de revêtir des ornements. Sa série de pendentifs Aîtres se concentre sur le travail des surfaces apparentes et cachées, en empruntant des techniques propres à la dinanderie (feuilles de métal mises en forme au marteau). Formée à l’EAD de Genève de 1985 à 1990, elle a bénéficié de l’enseignement d’Esther Brinkmann et de Gilles Jonemann. En 1991, elle a rejoint le groupe Corpus et créé l’atelier « Bijou contemporain » au sein de l’Afedap ; elle en fut responsable jusqu’en 1997. Brune Boyer est également présidente de l’association La Garantie. Elle a récemment entrepris une thèse de doctorat au Cnam sur l’évolution des techniques dans les ateliers de bijouterie-joaillerie. Ses créations sont présentes dans les collections du Fnac et à la Fondation Danner à Munich.
Monika Brugger (née en 1958)
Département Moyen Âge (niveau 3) / département XVIIIe (niveau 4) / département contemporain (niveau 8)
D’origine allemande, installée en France depuis 1980, Monika Brugger oriente ses réflexions sur l’imbrication intime et technique entre le bijou et le corps, le travail de couture, le sens de la matière et le sens des mots. Dans ce mélange des genres, des formes et des mots, le fil d’or ou le grenat peuvent servir à repriser ou à bâtir en couture de sang des robes et des corsages archétypiques. L’argent et l’or habillent le bout des doigts en alliances ; cuillères, gobelets ou piercings sont portés en décoration. Après s’être initiée à l’orfèvrerie à Pforzheim, de 1976 à 1978, elle complète sa formation aux Ateliers de Fontblanche en 1990 et obtient une maîtrise en Art Appliqués sous la direction de Pierre Damien Huyghe en 2006. Monika Brugger enseigne aujourd’hui à la HEAR de Strasbourg, à l’AFEDAP de Paris et développe, depuis 2004, l’atelier du bijou à l’ENSA de Limoges. En 2007, elle fonde l’association La Garantie. Que ce soit par ses créations ou son enseignement, autant que par son rôle de commissaire d’expositions, elle a acquis un rayonnement international. Ses œuvres figurent notamment au Musée des Arts Décoratifs à Paris, au Schmuckmuseum de Pforzheim et La Berner Stiftung für Angewandte Kunst à Berne.
Christophe Burger (né en 1950)
Département contemporain, salle « Années 80-90 » (niveau 6)
Christophe Burger mène une réflexion sur la nature du geste d’appropriation du bijou et sur la suggestion (voilé / caché) de signes ou de formes non immédiatement identifiables. Si, à ses débuts, il expérimente les rapports entre matériaux traditionnels et matériaux plus insolites (titane, caoutchouc, papier, ardoise…), ses recherches tendent aujourd’hui vers des formes plus graphiques introduisant la translucidité (verre sablé, papier de soie, paraffine) comme élément d’une certaine mise à distance. Après une maîtrise d’anglais, Christophe Burger a suivi un apprentissage en orfèvrerie à l’Esad de Strasbourg (1973-1976). Il a ouvert en 1977 un atelier-galerie à Colmar, Heliodor, qui est devenu en 1997 la galerie Christophe Burger. Il fut aussi à l’initiative du groupe Corpus créé en 1991 à Strasbourg et co-fondateur du réseau Ars Ornata Europeana en 1993. Il travaille depuis 1989 comme designer pour la firme finlandaise Lapponia Jewelery Oy à Helsinki. Il a obtenu plusieurs prix, notamment ceux de la Société d’encouragement aux métiers d’art en 1988 et 1989. Il expose à l’étranger et en France, en particulier à l’Espace Solidor à Cagnes-sur-Mer (« Bijou contemporain » en 2001, « Un fil rouge dans le bijou contemporain » en 2006).
Faust Cardinali (né en 1961)
Département XVIIIe (niveau 4) / département contemporain, galerie d’actualité « Bijoux de parade, bijoux de combat » (niveau 5)
Faust Cardinali a appris son métier d’orfèvre à Borgo di Sanselpolcro (province d’Arezzo), berceau de la culture Toscane à l’époque de la Renaissance. Ses recherches en tant que plasticien, le conduisent à de savants mélanges de matières attestant une parfaite maîtrise des techniques : la résine, l’aluminium, l’or, les diamants…sont associés à des matériaux de récupération (photos, cartouche, brosse à dents…). Ses recherches sont souvent des « work in progress », la série des broches « Women’s house » (La Maison des femmes), menée de 1998 à 2012 sont comme des sculptures habitacles, des pièces fantasmagoriques ressemblant à des vaisseaux de science-fiction.
Son travail a fait l’objet d’une grande rétrospective au Museo Civico di Sansepolcro en 2012, il présente régulièrement ses créations à la galerie MiniMasterpiece à Paris, spécialisée dans le bijou d’artiste. Il a aussi crée la marque Copyritto, pour la reproduction en série limitée de bijoux-sculptures exposés par la galerie Downtown François Laffanour , à la Tefaf de Maastricht en 2011 et 2012.
Taher Chemirik (né en 1955)
Département Art déco (niveau 3)
D’origine algérienne, Taher Chemirik mêle dans sa création l’exotisme lié à ses racines et une admiration pour l’abstraction et la sculpture africaine et moderne avec une passion particulière pour Brancusi. Il met en scène la juxtaposition d’éléments visuels plus lourds et arrondis, en assemblages asymétriques, avec du bois d’ébène, de houx, ou des pierres dures.
Formé en architecture à Alger et diplômé de l’Ecole des Arts décoratifs de Paris, Taher Chemirik s’intéresse d’abord à la scénographie avant de découvrir son talent pour l’orfèvrerie. Son activité se partage depuis vingt ans entre la création de lignes de bijoux haute-couture des maisons telles que Chanel, Yves Saint-Laurent ou Balenciaga et la mise au point d’une œuvre personnelle qui fait de lui l’un des orfèvres indépendants les plus appréciés actuellement. Depuis quelques années, il conçoit des meubles mêlant métaux et minéraux de façon insolite et raffiné. Il expose ses bijoux en création unique en exclusivité à la galerie Naïla de Monbrison depuis 1999.
Cathy Chotard (née en 1950)
Département XIXe, salle des Expositions universelles (niveau 4)
Cathy Chotard crée des œuvres faites d’une accumulation de motifs minuscules découpés dans une feuille de métal extrêmement fine, assemblés un par un sur un fil de Nylon rigide ou sur un fil d’or tissé. L’or est son matériau de prédilection. En 2006, pour son collier composé de 3000 minuscules cercles d’or en suspension, elle reçoit le prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la Main, prix prestigieux qui récompense un métier d’art. Venue au bijou après des études à l’Ecole des Beaux-arts de Rennes, elle crée d’abord des sculptures en textiles, des tapisseries et des costumes pour le théâtre. Elle reprend une formation avec des cours d’orfèvrerie et de bijouterie aux Ateliers de Fontblanche à Nîmes, de 1992 à 1993, suivant l’enseignement de Gilles Jonemann. Ses bijoux séduisent immédiatement galeristes et collectionneurs et trouvent rapidement des lieux où s’exposer, au musée de Cagnes-sur-Mer, à Paris (galerie Hélène Porée), à Genève (galerie Tactile). Certaines de ses pièces sont entrées dans les collections du FNAC déposées au Musée des Arts Décoratifs à Paris.
Cathy Coëz (née en 1968)
Département contemporain, galerie d’actualité : « Bijoux de parade, bijoux de combat » (niveau 5)
Cathy Coëz aborde de façon radicale la céramique avec une esthétique sérielle et minimaliste proche visuellement de l’art cinétique. Avec les Clay drawings, elle investit les murs avec une infinité de formes concentriques de différentes tailles qu’elle tourne manuellement, puis qu’elle assemble. Pour la première fois en 2011, l’artiste a appliqué ce procédé à un support mouvant, le vêtement. Invitée à la Biennale de Venise à l’exposition L’art de l’apparence, l’apparence de l’art, elle choisit de présenter Gold 837, un costume deux pièces noir emblème de la réussite sociale, « clouté » de 837 éléments en porcelaine recouverts de lustre doré le transformant ainsi en exosquelette, métaphore du succès. Cathy Coëz participe à de nombreuses manifestations internationales comme Tales of Heroes au World design capital à Helsinky ou Reciprocity à Liège en 2012, elle exposera en décembre prochain à la Business design week à Hong Kong. Actuellement, elle est représentée à Bruxelles par la galerie Aeroplastics Contemporary et ses œuvres sont dans les collections du musée Royal de Mariemont en Belgique.
Florence Croisier (née en 1965)
Département contemporain, salle « Les années 1980-1990 » (niveau 6)
Très graphique, les bijoux chez Florence Croisier sont des lignes assemblées en structure géométrique qui enveloppent le corps comme une côte de maille légère et dissymétrique. Sa grande robe-parure Dynjandi, présentée pour la première fois lors de l’exposition Primaire, organisée par les Ateliers d’art de France en 2012, est inspirée par la cascade islandaise du même nom. Formée au MAD de Genève, Florence Croisier a travaillé au départ principalement l’argent et l’or rose faisant de la bague sa typologie de prédilection. Aujourd’hui elle explore d’autres types de parures avec des matériaux plus légers permettant des expériences de coloration au chalumeau. Elle enseigne le bijou à l’AFEDAP de 1995 à 2006 (section Technique de la bijouterie). Elle participe à l’exposition itinérante « Un vrai bijou » à Paris en 2003 et à Cagnes-sur-Mer en 2006. En 2013, elle est invitée au salon de la joaillerie contemporaine Joya à Barcelone, à la galerie Iki à Paris, elle participe également à l’exposition Loot au Craft & Design Museum de New York.
Marion Delarue (née en 1986)
Département XVIIIe, salle « Les Chinoiseries » (niveau 4)
Les bijoux de Marion Delarue privilégient des matériaux comme la laque naturelle, la céramique et le verre, disciplines que la jeune artiste expérimente avec talent au cours de ses voyages. Bénéficiant d’une bourse d’études, elle a débuté l’apprentissage de la laque lors d’un séjour en Corée du Sud en 2010 : ses grands colliers intitulés Cracheh s’inspirent de la coiffe traditionnelle coréenne, gigantesque chignon tressé et enroulé, piqué de baguettes d’or, que la créatrice transforme en grands torques pneumatiques. Depuis peu, elle conçoit des bracelets et des colliers imitant l’agate : le point de départ de ce travail est l’intérêt porté à la notion de copie, notamment lorsque, créée par l’homme pour répondre plus précisément à ses besoins, elle possède certains atouts dont l’original est dépourvu. Créer de fausses agates lui permet de réaliser des formes géométriques introuvables dans la nature, sans nécessiter un serti ni une quelconque structure. Diplômée de l’Esad de Strasbourg en 2009, elle est ensuite partie un an à l’Estonian Academy of Arts de Tallinn, puis est retournée une seconde fois en Corée. Elle a récemment exposé dans différentes galeries, à Vienne à la galerie V & V et en Corée du Sud à la Korea Craft and Design Foundation.
Eric de Gésincourt (née en 1973)
Département contemporain (niveau 6)
Les bijoux d’Éric de Gésincourt, aux formes sculpturales abstraites souvent inspirées par la géométrie fractale, se réfèrent à une palette de matériaux naturels et de synthèse – corian, Plexiglas, mélamine, Formica – issus de ses recherches en mobilier et de sa pratique d’architecte d’intérieur. Après sa formation à l’Atelier Met de Penninghen, puis à l’Ensad à Paris, dans la section design et mobilier, il a commencé à fabriquer des bijoux, tous pièces uniques, mais avec la cohérence de gamme d’une collection de bijoux de design. Parallèlement, il réalise des meubles en bois massif et métal. L’idée d’associer les formes à facettes de ses bijoux à l’esthétique tout en déclivité et pans coupés de son mobilier l’a incité à produire pour « Dans la ligne de mire » une table-écrin en métal et bois mélaminé, d’où émergent un ensemble de bagues, conçues telles de micro-architectures. Il a été élu Jeune Créateur de l’année 2007 au concours organisé par Ateliers d’Art de France.
Marie-Aimée Grimaldi (née en 1958)
Département contemporain (niveau 6)
Marie Aimée Grimaldi développe un travail très personnel et parfaitement maîtrisé sur la pâte de verre. A la fin des années 90, elle entame une série d’œuvres impressionnantes, rares et presque toujours associées à des recherches formelles et expressives autour du masque, du crâne, sorte de fiction anatomique. La série de bracelets qu’elle réalise, apparentée à des articulations osseuses, s’inscrit dans cette continuité. C’est auprès d’Antoine Leperlier que cette élève de l’école des Beaux-arts de Tours est initiée à la technique de la pâte de verre à partir de 1989. Elle est peu présente sur la scène française, mais la créatrice a été représentée à New York par Barry Friedman, à Venise par Caterina Tognon, à Berlin par Rossella Junk, prochainement ses créations seront exposées à la galerie Nobele à Paris. Ses œuvres sont dans les collections du Musée des Arts Décoratifs de Paris, au Corning Museum of Glass, au Musée d’Art et du Design à New York et au musée d’Art moderne de Hokkaido au Japon.
Joanne Grimonprez (née en 1983)
Département contemporain (niveau 6)
Le travail de Joanne Grimonprez trouve sa force dans un choix de matériaux contrastés et inattendus, associé à des formes simples et à un jeu de couleurs toujours présent. Dans la série des Cœurs, elle met en scène des aplats ronds et blancs qui prennent vie et volume grâce aux liens rouges qui les traversent. Le cordage, contraint par le métal, dessine une forme, tantôt fleur, tantôt assemblage géométrique. Au centre de ces parures pectorales, lien et métal ne font plus qu’un. Diplômée de l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg en 2007, la jeune artiste part trois ans en Allemagne poursuivre ses études à l’Ecole des Beaux-arts de Munich (Kunstakademie) sous la direction d’Otto Kunzli, tout en exerçant le métier d’orfèvre. Récompensée au Danner Prinze en 2009, elle participe à de nombreuses expositions, De main à main au MUDAC à Lausanne (2008), Also Known as Jewellery (2009-2011), Lady’s Box, galerie Maurer Zilioli à Munich (2011), Solstice, galerie Viceversa à Lausanne (2012). Elle vit et travaille dans le Midi Toulousain.
Sophie Hanagarth (née en 1968)
Département Moyen Âge (niveau 3) / département XVIIIe (niveau 4) / département contemporain, galerie d’actualité : « Bijoux de parade, bijoux de combat » (niveau 5)
Avec son approche à la fois érotique et humoristique, Sophie Hanagarth se place parmi les créatrices de bijoux les plus considérées en Europe. 6e doigt, Burettes, Médaille merdeuse, Vermine, Mise à l’index, Lippes Stick, French Kiss forment un répertoire d’objets à la lecture ambiguë, où la mise en forme des matériaux et la relation au corps engendrent un questionnement sur la nature du bijou comme attribut. Diplômée de la Haute école des Arts appliqués de Genève en 1995 sous la direction d’Esther Brinkmann, elle enseigne de 1996 à 2000 dans cette même école avant de devenir depuis 2002, co-responsable (avec Florence Lehmann) de l’atelier Bijou à l’Ecole nationale des Arts décoratifs de Strasbourg (ESAD). Elle reçoit le prestigieux prix Herbert-Hoffmann à Munich en 2011. Elle a exposé ses créations récentes à la Galerie Viceversa à Lausanne en 2010, à la Villa de Bondt à Gand et à la galerie Annik Zufferey à Carouge en 2012. Ses œuvres ont été intégrées dans différentes institutions internationales, Museum für Kunst und Gewerke de Hambourg, Schmuck Museum à Pforzheim, Museum of Fine Arts de Houston, FNAC et Musée des Arts Décoratifs à Paris.
Elie Hirsch Buchwald (né en 1980)
Département Art nouveau, salle « La chambre de Majorelle » (niveau 4)
Les créations d’Elie Hirsch Buchwald, en cuivre ou en laiton martelé et patiné, selon une technique de dinanderie qu’il adapte à sa manière, oscillent entre sculpture et bijou. Diplômé en 2003 de l’Ecole Olivier de Serres, en sculpture sur métal et design céramique, il s’initie à la dinanderie dans l’atelier du sculpteur Hervé Wahlen pendant deux ans. Il assimile et maîtrise rapidement le travail des métaux et élabore un nouveau vocabulaire formel avec sa propre technique et des outils qu’il fabrique lui-même. En 2007, il est lauréat du concours « jeunes créateurs des Ateliers d’art de France » et participe dès lors chaque année au salon Maison & Objet. Il a présenté ses œuvres dans de nombreux salons internationaux : au SOFA à New York en 2009, au salon Collect à Londres en 2011 (Saatchi Gallery), à l’Institut français à Amsterdam (Maison Descartes 2012). Plusieurs galeries exposent régulièrement son travail : KCDF Gallery à Séoul, Flair à Rome et à Florence, Wolterinck Laren aux Pays-Bas.
Gilles Jonemann (né en 1944)
Département XVIIIe (niveau 4) / département Art déco (niveau 3)
Gilles Jonemann est l’un des créateurs de bijoux contemporains les plus influents et reconnus en Europe. La diversité de sa production et son approche originale des matériaux naturels jusqu’alors inutilisés en bijouterie soulignent la préciosité et la noblesse des formes de la nature.
Membre fondateur des Ateliers de Fontblanche, de 1973 à 1995, il a su montrer la voie à plusieurs générations de créateurs, il a ensuite enseigné à La Haute Ecole des Arts appliqués de la Chaux-de-Fond et continue à animer de nombreux workshops en Europe. Il collabore avec Pascal Morabito (1967-1976), Courrèges (1966-1971), Per Spook (1982-1988), Issey Miyake (1991) et Hermès depuis 2006, à l’origine de la ligne « Petit h ». Il est nommé Maître d’art par le Ministère de la Culture en 2004. Le Musée des Arts Décoratifs a présenté en 1988 une sélection de ses créations, exposée aux côtés de celles d’Henri Gargat. Il expose en exclusivité ses bijoux à la galerie Naila de Monbrison à Paris, depuis 1995. Ses créations figurent dans les collections du FNAC et du Musée des Arts Décoratifs à Paris.
Emmanuel Lacoste (né en 1975)
Département XVIIe (niveau 3) / département XVIIIe (niveau 4) / département contemporain, galerie d’actualité : « Bijoux de parade, bijoux de combat » (niveau 5)
Avec le grand sautoir Intestin et les bijoux de Langues de la série Ex-Carne, Emmanuel Lacoste expose le corps intérieur, viscères et muqueuses, parties intimes de l’anatomie qui deviennent des matières organiques troublantes interrogeant le rapport au corps. Influencé par le mouvement conceptuel du body-art, l’artiste élargi son registre formel en questionnant dans ses performances les notions de sacrifice, de greffe, de péché originel plaçant le spectateur face à ses propres sentiments : dégoût, attirance, curiosité, effroi. Il s’intéresse également aux modifications corporelles et aux implants, allant jusqu’à reproduire un projectile de Kalachnikov en PTFE (matériau biocompatible) qu’il insère sous la peau d’un homme, collaborant pour cette performance avec le body hacker Lukas Zpira. L’artiste travaille régulièrement à d’autres performances physiques dont il est le protagoniste, notamment avec Rodolphe Cintorino. Après avoir débuté des études de médecine puis de langues étrangères, Emmanuel Lacoste a reçu une formation à l’Afedap, et enseigne actuellement au Paris College of Art.
Catherine Le Gal (née en 1966)
Département XIXe, salle « La passion des bibelots » (niveau 4)
Les créations de Catherine Le Gal expérimentent les usages et les formes mais surtout la matière dans son état le plus brut et le plus dénudé. Ses larges bracelets-manchettes aux volumes généreux assemblés par un subtil jeu d’aimant, ses colliers plateaux qui font penser aux parures Masaï sont réalisés en fines feuilles d’or jaune et blanc associées à l’acier. Catherine Le Gall étudie aux Etats-Unis, avant d’entreprendre en 2002 une formation à l’Afedap sous la direction de Brune Boyer. Elle part au Népal s’initier au travail de l’or auprès d’un orfèvre Newar, caste, qui en son temps, fabriquait des bijoux pour la noblesse tibétaine. Elle complète cette formation par des stages chez des orfèvres et joailliers, parmi lesquels, Gilles Jonemann et Giovanni Corvaja. Elle a participé à la Biennale du bijou contemporain à Nîmes (2005), à l’exposition itinérante Also Known as jewellery (2008-2010). Elle expose ses bijoux en création unique en exclusivité à la galerie Naïla de Monbrison où elle a eu une exposition personnelle en 2012.
Florence Lehmann (née en 1964)
Département contemporain (niveau 9 et 6)
Les bijoux de Florence Lehmann révèlent de façon sensible la relation étroite de l’objet au corps. Les colliers Naissance, aux volumineuses perles blanches en bois tourné, épousent le contour de la tête qui en force le passage, tel l’enfant qui passe de l’ombre à la lumière. Sa série de pendentifs diptyques Domino expérimente des images cryptées, pixellisées, phosphorescentes, dont la fragmentation visuelle altère la compréhension. Diplômée en 1987 de l’Esad à Strasbourg, Florence Lehmann y enseigne le bijou contemporain depuis 2005. Elle a participé à de nombreuses manifestations collectives : « Biennale du bijou » (1987), « Secret de bijoux. Line Vautrin et onze créateurs d’aujourd’hui » (1999) au Musée des Arts Décoratifs à Paris, « The Ego Adorned » à Anvers (2000), « Un fil rouge dans le bijou contemporain en France » à Cagnes-sur-Mer (2005), « Also Known as Jewellery » (2008), « Schmuck » à Munich (2012), « Ultrabody » au musée Sforzesco à Milan (2012), à la galerie Spektrum à Munich (2009 et 2012). Depuis 2000, elle collabore comme designer aux cahiers des tendances établis par le Comité Francéclat. Ses œuvres figurent dans les collections du Fnac et dans celle de la galeriste Helen Drutt à Philadelphie.
Patricia Lemaire (née en 1968)
Département XVIIIe (niveau 4) / département XIXe (niveau 4)
Dans ses bijoux, Patricia Lemaire cherche à instaurer un climat onirique et poétique qui met en scène le corps. Avec la série des Objets de déambulations, les bijoux deviennent des « pièces d’attitude et de comportement » ; ils évoluent dans l’espace, impliquant une certaine gestuelle, une théâtralité de la démarche. Les références variées de l’artiste vont des cornu copiae à l’univers des contes de fées, en passant par les parures des tribus traditionnelles. Les sens, l’odorat, le toucher, sont aussi très présents dans son travail, comme en témoigne sa parure de cou Épices intimes : composée de modules en argent sertis de grains de poivre de Thaïlande, elle laisse sur la peau un parfum de cuir qui évoque le déshabillage. Plus sensuelle encore est La Toilette de Vénus, dont le fil de laiton très fin suggère la toison pubienne. Les bijoux de Patricia Lemaire se font narratifs avec la série F(ph)iltres d’amour (2002-2013), composée de larges collerettes en filtres à café. Chacun des filtres usagés est collecté patiemment et devient symbole du temps qui passe. Patricia Lemaire est diplômée de l’Esad de Strasbourg en 1993. Elle est aujourd’hui responsable de la section création contemporaine à l’Afedap. Ses bijoux sont exposés à la galerie Elsa Vanier et sont également présents dans les collections du musée Galliera à Paris.
Benjamin Lignel (née en 1972)
Département XVIIIe (niveau 4) / département XIXe siècle (niveau 4) / département contemporain, galerie d’actualité : « Bijoux de parade, bijoux de combat » (niveau 5)
Designer et théoricien, Benjamin Lignel s’intéresse au renouvellement des codes formels du bijou, à sa fonction et à ses contextes d’usage. Thinking of you est une série de broches reproduisant l’oreille du commanditaire, ainsi que le ferait un portrait peint. Priape est une installation composée d’un mannequin enchaîné à une statuette en érection. Cette confrontation décrit la fascination de l’artiste face aux signes d’une puissance masculine aussi pathétique que grisante. Io ce l’ho d’oro est un pigeon taxidermisé portant un bec amovible doré à l’or fin. Dans la même veine, les Suppléments sont des broches à arborer fièrement comme autant d’organes de remplacement, à la vocation sexuelle supposée. Benjamin Lignel s’est formé en lettres et en histoire de l’art à New York, puis au design au Royal College of Art à Londres (1995). Co-fondateur de La Garantie, association dédiée à l’étude et à la promotion du bijou, il a été co-commissaire de l’exposition « Also Known as Jewellery » (2009-2011). Membre de Think Tank, A European Initiative for the Applied Arts depuis 2009, il est aussi l’éditeur du Art Jewellery Forum depuis janvier 2013.
Géraldine Luttenbächer (née en 1965)
Département Art nouveau (niveau 4)
L’approche du bijou chez Géraldine Luttenbacher est naturaliste et sculpturale, avec un goût pour le merveilleux, l’évocation de la sensualité du corps, le spectacle et les rythmes de la nature, qui peut rappeler les joailliers de l’Art Nouveau. Elle aime mélanger les matériaux précieux avec d’autres qui le sont moins, elle associe le bambou et le cuivre à l’or, le film super 8 à l’argent ou l’os à l’or. Après des études au Lycée technique de bijouterie de Saint-Amand Montrond et un CAP de joaillerie à l’Ecole de la BJO à Paris, elle travaille en sous-traitance pour différents joailliers de la place Vendôme, puis s’installe à son compte. En 1992, elle participe à la Triennale du bijou au Musée des Arts Décoratifs. Depuis 2000, elle est représentée par la galerie Naïla de Monbrison qui lui a consacré deux expositions personnelles en 2001 et en 2004. Ses œuvres ont fait l’objet d’achat par le FNAC et sont déposées au Musée des Arts Décoratifs à Paris.
Christophe Marguier (né en 1981)
Département XIXe, salle « La passion des bibelots » (niveau 4)
Avec humour et finesse, Christophe Marguier nous livre des œuvres que chacun peut relier à sa propre histoire : la série des mouchoirs Mummy’s Quotes, brodée à la main de phrases courtes manuscrites sont des recommandations de sa mère énoncées avec pudeur. Ses recherches aboutissent à la réalisation de bijoux porteurs de sens. Après avoir obtenu un Brevet des Métiers d’art des Joyaux et un diplôme en Arts plastiques, Christophe Marguier suit le cursus « Objet-Bijou » à l’Ecole supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg, il en sort diplômé en 2005. Parallèlement, il mène depuis 2010 des expériences intergénérationnelles en intervenant dans des écoles ou des maisons de retraite, de ces échanges nait un travail de réflexion sur sa propre pratique artistique. Depuis 2005, il participe à de nombreuses expositions collectives : Regionale 8, Kunstverein, Fribourg en Brisgau (2008) ; Also known as jewellery (2009-2011) ; L’Image et le mot, galerie Bamberger, Strasbourg (2011).
Marie Masson (née en 1987)
Département XVIIIe (niveau 4)
Le travail de Marie Masson revisite les codes de la parure, elle assemble, détourne et met en évidence les attributs intimes et naturels de l’homme : poils, cheveux, et autres fourrures, sont recomposés sous forme de broches restituant une intimité artificielle. Les objets corporels de Marie Masson ont recours à différents matériaux comme la série des Colliers-contrepoids en fil de plombs. Posé sur l’encolure avec élégance, le collier pèse comme une sorte d’assise sur les épaules, modifie le port de tête et provoque de nouvelles postures corporelles. Elève de Monika Brugger à l’Ecole nationale supérieure d’Art de Limoges (option Design), Marie Masson est diplômée en 2011. Elle participe à différentes expositions : Œuvres en vue, objets en vue, Limoges, 2010 ; au Marzee annual Graduate Show à la galerie Marzee, Nijmegen aux Pays-Bas (2011) ; au concours international de bijou contemporain, New Traditional Jewellry, à Amersfort aux Pays-Bas et à celui de la Foire de Vicenza en Italie (2012).
Aude Medori (née en 1978)
Département XVIIIe siècle (niveau 4)
Aude Medori questionne en permanence les notions d’engagement et de préciosité. Avec Palimpseste, la créatrice cherche à retrouver l’émotion ressentie face à des tablettes archéologiques. Elle poinçonne dans le métal des extraits de textes qui la touchent profondément, lettre par lettre, mot par mot. C’est dans la découpe progressive, la patine et l’enroulement lié au procédé de fabrication de ses bijoux, que le sens du texte va peu à peu disparaître. Cette série de pièces fait l’état d’une mémoire humaine en pointillées faite de paroles effacées et de mots disparus, les bijoux devenant « matières-mots » perdent leur sens mais restent liés à l’idée d’une archéologie ou du souvenir d’une civilisation lointaine. En 2009, elle fonde avec Galatée Pestre et Laurence Verdier, le collectif GLA : (initiales de leurs prénoms). Ensemble, elles présentent Identités à la Maison des Initiatives étudiantes (MIE) à Paris, Gla bijoute Dada, à la galerie Paul-Louis Flandrin (Paris 2010), puis Jewellery from words, à la galerie Objet rare (Paris 2011), exposition itinérante présentée à l’Institut français de Munich en 2012.
Astrid Meyer (née en 1955)
Département XVIIe / XVIIIe siècles (niveau 3)
Diplômée de l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg, Astrid Meyer ouvre un atelier en 1981 et entame un travail de recherche sur l’objet bijou. Elle réalise des bijoux et des petites sculptures pour le corps, en fer, en bronze et parfois en argent - torques enveloppants, bijoux pour la main, pendentifs – auxquels elle associe souvent du mica, minéral brillant et clivable, qui lui permet de jouer sur la transparence, la lumière et la fragilité du matériau. Traité comme une petite architecture autonome, le bijou se révèle une fois porté et invite à pénétrer dans un espace poétique, voir cosmique. Membre fondateur du groupe Corpus en 1991, elle participe aux manifestations du groupe dont Ars Ornata Europeana (1997), L’innommable (2002), Schmuck denken, Zeit denken (2006). Astrid Meyer a exposé à la galerie Chéret et à la galerie Hélène Porée à Paris. Son travail figure dans les collections publiques de l’Espace Solidor à Cagnes-sur-Mer, lieu où elle a présenté ses pièces lors de l’exposition Bijoux, cailloux… (2006).
Julia Moroge (née en 1988)
Département XVIIe, salle « Les chinoiseries » (niveau 4)
Entre art populaire et bijou ethnique, street culture et mode, Julia Moroge compose des bijoux narratifs avec un vocabulaire formel qui fait écho au quotidien. La jeune artiste propose une relecture contemporaine du talisman, du grigri et autres parures. Ces objets sont le fruit d’un détournement usant d’un humour carnassier souvent surpigmenté, mêlant chimie et alchimie, matériaux organiques et industriels en tout genre. C’est lors d’un séjour à la Fachochschule d’Idar-Oberstein, ville en Allemagne spécialisée dans la taille de pierres précieuses et semi-précieuses, que les gemmes viendront s’ajouter à ses matériaux de prédilection et donneront lieu à la série de bijoux Idar-Oberstein. Elève de Sophie Hanagarth et Florence Lehmann à l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg, elle est diplômée en 2012. Présente sur la scène internationale, Julia Moroge fait ses premières apparitions avec l’exposition Tierparade, à Munich à l’Institut Français ainsi qu’à la Sierraad à Amsterdam en 2011 ; récemment ; elle a participé au Marzee annual Graduate show 2012 à la galerie Marzee à Nijmegen aux Pays-Bas.
Évelie Mouila (née en 1989)
Département contemporain (niveau 8)
Les bijoux d’Évelie Mouila sont constitués le plus souvent d’un simple fil d’argent ou d’acier qui, reliant ou contraignant des parties du corps ordinairement cachées au regard, met en valeur des points d’ancrage oubliés : les omoplates, le bas du dos, le bout des seins, le nombril… Cette approche épurée – quoique très érotisée – du corps féminin est accompagnée d’un travail photographique qui le dévoile de façon directe mais pudique. La jeune artiste perfore finement certains travaux photographiques pour inscrire sur ses portraits des parures virtuelles, qui deviennent brillances réelles lorsque la lumière les traverse. Après des études de graphisme à l’École Olivier de Serres, Évelie Mouila a travaillé au studio de création du styliste Christopher Raeburn à Londres en 2009, avant d’entamer un Master dans le domaine du bijou contemporain au Royal College of Art. Ses dernières créations ont été présentées en 2013 à la Pinakothek der Moderne à Munich et dans le cadre du Salon Collect à Londres à la Saatchi Gallery.
Jean-François Pereña (né en 1946)
Département Art déco (niveau 3)
Jean-François Pereña conçoit des pièces uniques qui trouvent leur filiation avec l’Ecole du Bauhaus, notamment dans leur construction et leur relation au corps. D’origine espagnole, formé à l’Ecole des Beaux-arts de Genève, l’artiste s’initie à la peinture et à la sculpture, puis aborde le bijou en autodidacte. En 1971, il façonne ses premiers bijoux en cuir, matière de base qu’il considère comme une seconde peau pouvant être à la fois gainée et sculptée. Stimulé par la découverte du travail de Gaudi, Pereña développe un sens plastique et une créativité sans cesse renouvelée par le biais de matériaux non précieux aux innombrables textures, plus de 240 au total (corne, os, Plexiglas, galuchat, nacre…). Internationalement reconnu, il a exposé à l’Institut Kunstmesse, Bâle (1983 et 1987) ; au musée de l’Horlogerie et de l’Emaillerie à Genève (1981) ; au Musée d’Art et d’Histoire de Genève (2002-2010) et dans de nombreuses galeries suisses. En France, il a participé à la Biennale des Métiers d’art, a exposé chez Hélène Porée et Black and Kausel. Ses œuvres sont dans les collections des musées de la Confédération Suisse à Berne, au Musée d’Art et d’Histoire de Genève, au Museum für Angewandre Kunst à Vienne et La Piscine à Roubaix.
Galatée Pestre (née en 1986)
Département contemporain (niveau 6)
Galatée Pestre revisite avec humour et minimalisme le bijou, considéré par elle comme un authentique signe identitaire, symbole de sentiment, expression d’un statut social. Elle formule d’abord ses idées sur papier, et réalise ensuite des maquettes, utilisant le plus souvent un fil de métal léger qu’elle met en forme de façon graphique, soude et martèle à la main. Après un diplôme des Métiers d’art (section métal) à l’Ecole d’arts appliqués Olivier de Serres (ENSAMA), Galatée Pestre s’oriente vers le design. Lors d’un séjour à Budapest, à l’école Moholy Nagy, elle découvre le travail des métaux précieux et décide de parfaire sa formation en bijouterie à L’AFEDAP. En 2009, elle fonde avec Laurence Verdier et Aude Medori le collectif GLA (initiales de leurs prénoms). Ensemble, elles présentent Identités à la Maison des Initiatives étudiantes (MIE) à Paris, Gla bijoute Dada, à la galerie Paul-Louis Flandrin (Paris 2010), puis Jewellery from words, à la galerie Objet rare (Paris 2011), exposition itinérante présentée à l’Institut français de Munich en 2012.
Agathe Saint-Girons (née en 1967)
Département Moyen-Âge/Renaissance (niveau 3) / département contemporain (niveau 6 et 5)
Après des études de commerce international, Agathe Saint Girons s’est formée aux techniques du métal et du verre auprès de créateurs internationaux (Ramon Puig Cuyàs, Xavier Carrère, Esther Brinckmann, Gilles Jonemann, Lino Tagliapietra, Dale Chihuly,…).
Les rapports humains sous tous leurs aspects sont sa source d’inspiration. Son travail récurrent du collier de chien, clouté de corail, de pendeloques d’émeraudes, de blocs d’ambre ou agrémenté de chaines d’étoiles, comme au plus proche de sa voix, traduit sa « volonté d’exprimer ».
Son travail a été récompensé du Premier prix mondial de création dans le domaine du bijou contemporain au concours Rosa Okubo au Brésil en 1997. La même année, elle a participé avec Faust Cardinali à l’exposition itinérante Philtre d’Amour, présentée dans plusieurs galeries internationales à Barcelone, Oslo, Montréal, New York et à la galerie Horus à Paris. Elle a plusieurs fois exposé à l’Espace Solidor à Cagnes sur-Mer, notamment en 2010 aux côtés d’Henri Gargat. À Paris, la galerie Elsa Vanier présente régulièrement ses créations.
Annie Sibert (née en 1983)
Département contemporain (niveau 6)
Conçus comme des sculptures, les bijoux d’Annie Sibert sont principalement faits de métaux. A l’aide du tour, elle alèse des anneaux constitués de plusieurs métaux soudés ensemble (argent, acier, cuivre, laiton). Une partie de son travail consiste à utiliser d’autres médiums pour parler du bijou, notamment la photographie : avec la série Porter l’architecture, elle transpose l’anneau marin, la serrure de porte, le trou de la bouche d’égout… en « potentielles » parures.
Diplômée de la Haute-Ecole des Arts du Rhin, sous la direction de Sophie Hanagarth et Florence Lehmann, elle fonde avec Camille Fischer l’association Aelita qui a pour but de promouvoir tous les modes de création matérielle et immatérielle. Ensemble, elles présenteront à la rentrée 2013 dans le cadre du circuit bijoux, l’exposition Next stop is Jupiter au Viaduc des Arts. Annie Sibert est également sélectionnée pour le Cominelli Foundation 2013 Award.
Maud Traon (née en 1982)
Département XIXe (niveau 4)
L’œuvre de Maud Traon remet en cause les conventions et les pratiques traditionnelles de la joaillerie. Elle manipule le Fimo avec liberté, jouets et objets fossilisés sont incorporés dans la pâte, associés à des paillettes, des pierres précieuses ou des pierres fines. Cette matière lui permet d’obtenir des couleurs audacieuses proches du Kitch. Mais au-delà de l’apparence, qui nous relie à un imaginaire des plus créatifs, les bijoux de Maud Traon sont reliés à des préoccupations qui guident son travail : comment ces matériaux qui renvoient à l’enfance refont surface dans la vie adulte. Après avoir été l’élève de Brune Boyer à l’Afedap, Maud Traon entre au Royal College of Art de Londres (section orfèvrerie et joaillerie). Elle participe à de nombreuses manifestations : Also know as jewellery (exposition itinérante de 2009 à 2011), Unexpected pleasures : The art of Contemporary jewellery, Design Museum de Londres 2013), Crips and Caviar, exposition personnelle à la Galerie 106 à Londres (2011).
Patrick Veillet (né en 1975)
Département Moyen-Âge/Renaissance (niveau 3) / département contemporain, galerie d’actualité : « Bijoux de parade, bijoux de combat » (niveau 5)
Les sculptures-à-porter et les accessoires de peau de Patrick Veillet revisitent les codes traditionnels du bijou et du maquillage par l’utilisation de moyens et matériaux techniques nouveaux. Ses bijoux ossatures en résine de vinyle ultralégère et biodégradable sont conçus comme une excroissance quasi vivante du corps humain, recherchant à faire porter à même la peau « la beauté du dedans », ces exosquelettes traduisant à « l’extérieur ce qui se trouve à l’intérieur ». Formé à l’Ecole Olivier de Serres et à Duperré, Patrick Veillet est vite remarqué par les couturiers pour accessoiriser leurs défilés (Karl Lagerfeld, Christian Lacroix, AV Hash…). Lors de sa participation à l’exposition La beauté en Avignon (2000), il fait la connaissance d’Alexander McQueen qui lui demande de dessiner le flacon de son premier parfum Kingdom. Ce projet lui permettra d’ouvrir en 2001 son agence spécialisée dans le design et la communication des produits de luxe. Ses recherches personnelles sont présentées lors de manifestations contemporaines comme Body Extension (2004, Mudac, Lausanne) Tomorrow now (MUDAM, 2007).
Laurence Verdier (née en 1982)
Département contemporain, galerie d’actualité : « Bijoux de parade, bijoux de combat » (niveau 5)
Amoureuse des mots, Laurence Verdier les inscrit au cœur d’une narration plastique, avec l’intention d’envelopper chaque histoire de matériaux choisis ; elle emmaillote tessons de céramique, coquillages ou autre gri-gris d’une membrane. De la chaîne de vélo crochetée au cocon de laine, de l’enchaînement au refuge, la matière retrouve un aspect organique et se fond dans la chair de nos émotions.
Diplômée de l’AFEDAP sous la direction de Brune Boyer, elle fonde avec ses deux complices, Galatée Pestre et Aude Medori, le groupe GLA (initiales de leurs prénoms). Ensemble, elles présentent leurs diplômes de fin d’études à la Maison des initiatives étudiantes (Paris 2009), Gla bijoute Dada à la galerie Paul-Louis Flandrin (Paris 2010), Jewellery from Words à la galerie L’Objet rare (Paris 2011). Cette exposition itinérante est présentée en 2013 à l’Institut français de Munich. A plusieurs reprises, Laurence Verdier a été sélectionnée pour des concours, Artfad en 2012 à Barcelone et Talente à Munich en 2013. Au sein de la compagnie Cocon, elle dirige également des chorégraphies textiles.
Claire Wolfstirn (née en 1960)
Département XVIIIe (niveau 4)
Ce sont avant tout le travail sur la matière et la relation intime du corps à l’objet qui caractérisent les bijoux de Claire Wolfstirn. Avec une prédilection pour le métal découpé, qu’elle scie, cisèle, martèle ou patine, elle repousse les limites de la fragilité et de la délicatesse. Dans la série Herbes folles, le bijou est constitué de fines plaques d’or, d’argent ou d’acier effrangées en lamelles. Cette attention à la légèreté de la matière se retrouve dans des tableaux-sculptures, où l’artiste peut changer d’échelle en intégrant ses bijoux à de véritables compositions. Ses créations adoptent des volumes simples, proches du minimalisme, réfléchis avec la même exigence que celle conférée par son premier métier de graphiste. En 1997, Claire Wolfstirn a entrepris une formation en bijoux de création contemporaine à l’Afedap à Paris, profitant de l’enseignement de Florence Croisier et Suzanne Otwell-Nègre. Elle expose depuis lors régulièrement avec le groupe Arcanes, principalement composé d’anciens élèves de l’Afedap. La boutique Talents d’Ateliers d’Art de France, la galerie Chéret, la galerie Objet rare ainsi que la galerie Elsa Vanier ont exposé ses créations à Paris. À l’étranger, les galeries Noël Guyomarc’h à Montréal et KCDF à Séoul ont présenté ses pièces.
Nelly Zagury (née en 1987)
Département XVIIIe (niveau 4)
Nelly Zagury crée des parures féminines et kitsch dans des univers extraordinaires. Du dessin à la vidéo, en passant par l’objet, l’artiste est une touche-à-tout pour qui la parure est à la fois un art de la séduction et un art de la guerre. Avec beaucoup d’autodérision, ses objets et ses mises en scène transmettent des messages magiques et érotiques. Dans son royaume exotique, la séduction devient une parade animale, le bricolage une esthétique du fantasme. Après des études au sein de la HEAD de Genève et de multiples expériences dans le domaine de la mode et de la joaillerie, elle a obtenu son diplôme de l’Esad de Strasbourg en juin 2011 sous la direction de Sophie Hanagarth et de Florence Lehmann. Fraîchement diplômée, la jeune artiste s’est envolée vivre son rêve américain et a travaillé comme designer de costumes et d’accessoires pour le studio de Matthew Barney. Nelly Zagury a présenté son travail lors des expositions « Complément d’objet » au Musée historique de Strasbourg (2010), « Tierparade » à l’Institut français de Munich (2011), « Le Rouge, France-Israël » à la galerie Hebert (Paris, 2011), « C & M & J & N & Y & A & C » à la galerie V & V (Vienne, 2013).