Ami fidèle ou ennemi juré, l’animal constitue une source d’inspiration sans limites pour les artistes.
Simple reproduction ou source d’un ornement qui, dans ses mutations, finira par faire oublier l’animal même dont il est issu, il se décline au gré des modes et des supports les plus variés dans une représentation allant du réalisme le plus poussé à la stylisation la plus épurée. Acteur de grandes compositions décoratives peintes ou sculptées, l’animal se fait aussi bibelot peuplant nos intérieurs. L’homme se complaît à en figer le mouvement pour l’éternité, le saisissant sur le vif, ne craignant plus sa férocité. Il offre l’introspection de ces corps en mouvement dans une rigoureuse analyse, transformant ces corps en décors. L’homme introduit alors dans son univers quotidien des animaux qui en sont habituellement absents.
Qu’il soit exotique ou familier, l’animal quitte ménageries et campagnes des XVIIe et XVIIIe siècles pour entrer dans les salons de l’aristocratie puis dans ceux de la bourgeoisie, réduit à l’état de bibelot, de petit objet. De bronze, de bois ou de porcelaine, il agrémente les intérieurs, allant même jusqu’à devenir objet de collection. Pièce unique, de tirage limité ou de série, sa production traduit ce besoin parfois inavoué de l’homme d’affirmer sa suprématie, ou tout simplement ce besoin inné de recréer, sans les inconvénients et les risques du vivant, un microcosme où animal et homme continuent à se partager la Terre.