Stefan Sagmeister est l’un des rares designers que je connaisse qui soit vraiment à la hauteur pour réaliser des commandes abouties, percutantes, séduisantes et qui portent son empreinte personnelle. La plupart des jeunes designers rêveraient de se trouver dans sa situation sans réaliser combien il est difficile d’y parvenir. Il possède un talent incroyable pour que les choses se réalisent. (...) Il est trop intelligent, tenace et persuasif pour permettre au brio de son imagination de se laisser réprimer par quelque chose d’aussi prosaïque que la faisabilité. (...) Non seulement Stefan sait trouver les personnes capables de l’assister, mais il est aussi le directeur artistique accompli au cœur de chaque projet, expérimentant et explorant sans cesse les options possibles qui garantiront un résultat parfait. (...) En définitive pour chaque situation, il va jusqu’au bout de son projet. (...) L’essentiel de son travail s’articule autour de l’idée de la transformation. Ainsi, il imagine des messages qui disparaissent ou se modifient avec le temps ; de la photographie, des matériaux, des effets et des fils qui parlent de la notion d’éphémère, de transformation et de dissolution. Rien n’est tel qu’il y paraît et demain sera peut-être différent encore. Son travail n’est jamais prévisible. Tandis que l’idée est souvent simple, sa réalisation requiert généralement beaucoup de travail ou alors elle est complexe et rien de tout ceci n’échappe au visiteur. (…) Le travail de Sagmeister ne manque jamais d’enchanter et de surprendre. Il a une dimension ludique, joyeuse et belle sur un fond d’intelligence à l’état pur ; il nous rend curieux et heureux mais, en fin de compte, il nous convainc.
Bien qu’il ait flirté avec le monde de l’art, Stefan demeure un designer : ses méninges remuent dès que le client appuie sur la détente mais sa cible et son but sont bien sa vision personnelle. (…) Ceci a son importance car ce travail fascinant atteint son public d’une manière qui était peu probable s’il pratiquait les beaux-arts. Le public a besoin de ce type d’œuvres qui enchantent, qui défient et qui éveillent son imaginaire.(…) J’aurais aimé rencontrer Saul Bassn Herbert Matter, ou Tibor Kalman ; mais je serai à jamais reconnaissante d’avoir connu Stefan Sagmeister et, de plus, de pouvoir le compter au nom de mes amis.