Jean-Baptiste-Claude Odiot (1763-1850), Soupière, Paris, 1819-1823
Bronze argenté par Christofle en 1907-1908
Dépôt du Fonds national d’art contemporain, 1907
Inv. FNAC PFH 4538
© Les Arts Décoratifs / photo : Jean Tholance
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Jean-Baptiste Claude Odiot, créateur de cette pièce d’après le dessin d’Adrien Louis Marie Cavelier, a été l’un des plus importants orfèvres sous l’Empire. Il avait fondé sa réputation sur sa technique de fixation des motifs décoratifs : chaque élément était fabriqué séparément, puis fixé sur le corps principal de la pièce à l’aide de petites vis et de boulons. Cette simplicité de manipulation permettait d’inventer une grande variété de modèles de bordures, pieds, anses, boutons de couvercle déclinés en plusieurs tailles, offrant ainsi un large éventail de choix à chaque client. Odiot s’était acquis une nombreuse clientèle fortunée, française et étrangère. Une soupière d’un modèle très proche de celle-ci fut achetée par Nicolas Démidoff, richissime prince russe installé à Paris en 1815, qui passa commande d’un somptueux service en vermeil de 219 pièces d’orfèvrerie, dont une partie fut présentée à l’Exposition des produits de l’industrie de 1819. Devant le succès qu’elles remportèrent, Odiot voulut laisser sa marque dans l’histoire de l’orfèvrerie française et décida d’offrir au gouvernement trente-deux modèles en bronze pour servir à la formation des jeunes orfèvres. Cette collection unique a été déposée au Musée des Arts Décoratifs en 1892. En 1907, la manufacture d’orfèvrerie Christofle proposa d’argenter l’ensemble des pièces par galvanoplastie ; la commission du musée accepta, pensant « que ce serait intéressant de donner à cette collection son caractère véritable ». En déposant une fine couche d’argent sur chaque pièce, Christofle a fait disparaître l’aspect sombre et mat du bronze et avec lui la dimension inachevée de tout modèle d’atelier.