Questions de style, l’historicisme (2) : Le goût pour le XVIIIe siècle dans les arts décoratifs français du XIXe siècle

Séminaire / 2016-2017

Les arts décoratifs français du XIXe siècle se caractérisent par un réinvestissement sans précédent dans l’histoire de l’art des styles du passé. En quête d’un style qui soit à la fois contemporain et national, les artistes n’ont de cesse, tout au long du siècle, d’interroger et de s’inspirer des formes, des décors et des ornements des œuvres de leurs prédécesseurs, de la plus lointaine Antiquité aux générations qui les ont précédés. La redécouverte et l’étude des styles anciens leur livrent une longue chronologie dans laquelle ils viennent puiser, en fonction des enjeux politiques et du goût de leur temps.

Après avoir étudié l’année passée la redécouverte et le goût pour la Renaissance, le séminaire organisé par Les Arts Décoratifs et le musée du Louvre abordera en 2016-2017 la place du XVIIIe siècle dans les arts décoratifs français du XIXe siècle.

Au sein des historicismes qui imprègnent le XIXe siècle, le XVIIIe siècle se distingue par sa contigüité chronologique, puisqu’il est le passé le plus proche et forme un héritage présent pour les artistes et les artisans. Au XIXe siècle, les décors intérieurs et les objets du siècle précédent font encore partie du cadre de vie et de création. Il s’agira alors d’interroger plus particulièrement le regard que porte le XIXe siècle sur celui l’a précédé et de définir une chronologie précise des mouvements de création, de réappropriation et de migration des formes, des motifs et des typologies qui irriguent tous les domaines des arts décoratifs. Le rôle des commanditaires officiels, notamment de la duchesse d’Aumale et de l’impératrice Eugénie, sera réévalué afin de mieux saisir les mécanismes d’émergence de ce goût communément appelé « Louis XVI-Impératrice  ». Le retour au XVIIIe siècle est en effet polymorphe et sa définition évolue, en fonction de son étude et des collections qui se constituent au fil du siècle, comme une référence large, du règne de Louis XIV à celui de Louis XVI. Entendu comme un mode de vie global, il fascine les décorateurs comme les collectionneurs pour devenir à la fin du siècle un symbole du luxe à la française. Structuré en six séances, ce séminaire confrontera des spécialistes du XIXe siècle et du XVIIIe siècle afin de décomposer les mécanismes de formation de cet historicisme.

Le XVIIIe siècle retrouvé / 21 septembre 2016, 18h30-20h30

Chambre de la duchesse d’Aumale au château de Chantilly, 1845-1848, puis 1878
© Sophie Lloyd

- Redécouvrir le XVIIIe siècle : collection, étude et création, par Audrey Gay-Mazuel, conservateur du patrimoine, département XIXe, Musée des Arts Décoratifs et Anne Dion-Tenenbaum, conservateur général du patrimoine, département des Objets d’art du Louvre
• La chambre de la duchesse d’Aumale et ses références au XVIIIe siècle, par Mathieu Deldicque, conservateur du patrimoine, musée Condé et Anne Forray-Carlier, conservateur en chef, département XVII-XVIIIe, Musée des Arts Décoratifs
• Eugénie et Marie-Antoinette : autour de l’exposition des souvenirs de la Reine à Trianon en 1867, par Christophe Pincemaille, chargé d’études documentaires au Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau

Remplois et réinterprétations du XVIIIe siècle dans le domaine du bois / 16 novembre 2016, 18h30-20h30

Copie du bureau du roi Louis XV, France, vers, 1855-1860
Chêne, sycomore, ébène, amarante, plaques de biscuit de porcelaine de Sèvres, bronze doré, cuir, émail, Londres, The Wallace Collection. Inv. F 460.
© The Wallace Collection

- Vendre le XVIIIe siècle, les marchands de boiseries au XIXe siècle à travers l’exemple de Jean Montvallat, par Thomas Deshayes, administrateur de la base des biens culturels, Ministère de la Défense, SGA/DMPA/DPC
• Le remontage de boiseries du XVIIIe au XIXe siècle, par Fabrice Ouziel, architecte d’intérieur et historien du décor
• La fortune critique de Jean-Henri Riesener et des icônes du mobilier royal au XIXe siècle : de l’emprunt à l’imitation, par Mathieu Caron, doctorant, université de Paris-Sorbonne et Sophie Motsch, assistante de conservation, département XVIIe-XVIIIe, Musée des Arts Décoratifs

La fascination pour les grands ébénistes / 11 janvier 2017, 18h30-20h30

Alexandre-Louis Bellangé, Charles-Auguste Questel, Meuble d’appui livré pour la salle à manger du duc d’Orléans au palais des Tuileries, Paris, 1840
Bronze, cuivre, ébène, écaille, étain, marbre, Paris, musée du Louvre, Inv. OA 12234
© Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Harry Bréjat

- Le renouveau de la marqueterie Boulle, par Anne Dion-Tenenbaum et Frédéric Dassas, conservateur général et conservateur en chef du patrimoine, département des Objets d’art du Louvre
• De la maison Monbro au MAD, modèles et dessins d’André-Charles Boulle, révérence et transmission, par Anne-Sophie Brisset, historienne de l’art et Laure Haberschill, responsable des fonds patrimoniaux, Bibliothèque du MAD
• La dynastie Beurdeley : le XVIIIe estimé, imité, reproduit, copié et réinterprété (1818-1895), par Camille Mestdagh, doctorante, université de Paris-Sorbonne

Nostalgie pour le vieux Sèvres / 8 mars 2017, 18h30-20h30

Manufacture nationale de Sèvres, Pot à eau et cuvette, Sèvres, 1865
Porcelaine dure, décor peint et doré, Paris, musée des Arts décoratifs, dépôt de la Manufacture nationale de Sèvres. Inv. Sèvres 2011.D.560.1-2.
© MAD, Paris / Jean Tholance

- Un premier néo-Louis XVI ? L’étonnant corpus des meubles à plaques de porcelaine de Louis-Francois Bellangé sous la Restauration, par Sylvain Cordier, conservateur des arts décoratifs anciens, musée des Beaux-Arts de Montréal et Marie-Laure de Rochebrune, conservateur en chef du patrimoine, château de Versailles
• Sèvres dans le miroir, reproduire et réinterpréter son patrimoine, par Virginie Desrante, conservatrice du patrimoine, collections de porcelaine européenne XVIIIe-XIXe siècles, Cité de la céramique, Sèvres & Limoges
• Les lignes rocaille de la porcelaine dite de Paris, par Audrey Gay-Mazuel, conservateur du patrimoine, département XIXe, Musée des Arts Décoratifs

Le goût pour l’orfèvrerie et la bijouterie du XVIIIe siècle / 3 mai 2017, 18h30-20h30

Christofle & Cie, Cafetière Louis XVI, Paris, 1867
Inv. D 275
© MAD / photo : Jean Tholance


• Le baron Pichon, collectionneur d’orfèvrerie, par Catherine Gougeon, chargée d’études documentaires, département des Objets d’art du Louvre
• Le néo-XVIIIe chez Christofle, par Anne Gros, responsable du musée et des archives Christofle et Yves Carlier, conservateur général, département de la gestion des collections, château de Versailles
• Quand les bijoutiers du XIXe siècle réinventent le bijou du XVIIIe siècle, par Évelyne Possemé, conservateur en chef, département Art nouveau-Art déco et Bijoux, Musée des Arts Décoratifs

Tissus Pompadour et robes Watteau / 14 juin 2017, 18h30-20h30

Madame Doucet, Manteau de robe, Paris, vers 1890
Soie, dentelle, ruban, Paris, musée de la Mode et du Textile
© MAD, Paris / Jean Tholance

- Du genre « Pompadour » au drapé à la reine : relectures du XVIIIe siècle par les tapissiers décorateurs du XIXe siècle, par Laure Chabanne, conservateur en chef du patrimoine, musées du Second Empire, Palais de Compiègne
• Entre citation et interprétation, le XVIIIe siècle dans le textile d’ameublement du Second Empire à 1900, par Marie-Amélie Tharaud, conservateur du patrimoine responsable des textiles d’ameublement, Mobilier national
• Robes Watteau, habits Louis XV et fichus Marie-Antoinette... Nostalgie pour une période regrettée dans la mode au XIXe siècle (1832-1904), par Alexandra Bosc, conservatrice du patrimoine, département XIXe, Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris

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