L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux

du 15 octobre 2024 au 30 mars 2025

Embarquez pour un voyage fascinant au cœur de nos jardins secrets à travers une histoire de l’intime du XVIIIe siècle à nos jours ! 470 œuvres, peintures et photographies, mais aussi objets d’art décoratifs, du quotidien et de design, révèlent comment l’intime a évolué. De la chambre vue par Henri Cartier‑Bresson ou Nan Goldin, des lits en fer forgé du xixe siècle au lit-clos des Frères Bouroullec, de la chaise percée à l’urinoir pour femmes, des objets de la toilette sèche à la salle de bain, de la beauté aristocratique à la consommation de masse, des livres licencieux aux sex-toys, du walkman aux réseaux sociaux et à l’influence, en passant par les outils de surveillance et de protection, l’exposition montre comment l’intime s’est imposé puis s’est profondément modifié. Les frontières entre privé et public devenues plus floues et poreuses engendrent de nombreux débats.


Durée indicative de la visite : 1h30

Pratique

Musée des Arts décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris

Tél. : +33 (0)1 44 55 57 50
Métro : Palais-Royal, Pyramides ou Tuileries
Bus : 21, 27, 39, 68, 69, 72, 95

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#Expo_Intime

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Commissaire générale
• Christine MACEL, directrice des musées

Commissaire
• Fulvio IRACE, commissaire d’exposition, historien du design et de l’architecture

Conseiller scientifique pour le numérique
• Jean-Louis FRECHIN, designer et architecte

Scénographe
• Italo ROTA, architecte

Avec le soutien des Friends of the Musée des Arts Décoratifs, de L’Oréal Groupe, de Maude et de l’Institut Culturel Italien de Paris.

La scénographie a été réalisée avec la participation d’UniFor, d’Artemide et de Saviola.

En collaboration avec Magique, studio de création olfactive et Yves Delorme.


Présentation
Memphis, {Tawayara Boxing Ring} conçu par Masanori Umeda, 1981
Memphis, Tawayara Boxing Ring conçu par Masanori Umeda, 1981
© Memphis

Le thème choisi est celui du rapport à l’intime et de ses transformations au cours des siècles. Chambre, lits, fauteuils et canapés, paravents, coiffeuses, bourdaloues, chaises percées, baignoires, sex-toys, objets connectés et applications peuplent cette exposition qui explore divers thèmes liés à l’intimité : le sommeil, l’érotisme, la sexualité, la beauté, la toilette, la façon d’être ensemble, la promiscuité ou le désir d’isolement.

Evan Baden, {Emily}, 2010
Evan Baden, Emily, 2010
© Evan Baden

À travers douze thématiques, l’exposition s’ouvre sur un gigantesque trou de serrure. Dans une ambiance intimiste, cinq thématiques se déploient dans la galerie côté jardin autour du thème de la femme et l’intime, la chambre, les lieux de commodités, la toilette et la beauté, jusqu’au parfum.

Edouard Vuillard, {L'intimité Personnages dans un intérieur}, 1896
Edouard Vuillard, L’intimité Personnages dans un intérieur, 1896
© Paris Musées / Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Les lieux de commodité

Des objets du XVIIIe siècle comme le bourdaloue, pot pour uriner en public utilisé par les femmes, chaise percée ou bidets, sont mis en regard d’urinoirs et de de WC récents, comme le dernier modèle de Toto. L’invention moderne de l’hygiène et de l’intimité a modifié les lieux d’aisance qui deviennent l’objet d’interdits au XIXe siècle, dont les artistes comme Judy Chicago ou Sarah Lucas se jouent au XXe siècle.

Zanele Muholi, {Bona}, Charlottesville
Zanele Muholi, Bona, Charlottesville
Galerie Kvasnevski

Le femme et l’intime

Au XIXe siècle avec l’émergence d’une classe bourgeoise, la vie professionnelle et familiale se séparent : la femme est alors maîtresse du domestique et de l’intime. Les peintres, essentiellement masculins, tel Edouard Vuillard, ouvrant le parcours, les représentent souvent dans leur intérieur. Ce n’est que progressivement, grâce aux révolutions féministes, que la « femme mystifiée » dont témoigne le livre de Betty Friedan, se dissocie de l’espace clos.

Une chambre à soi

Le mot « chambre à coucher » apparaît seulement au xviiie siècle. Une grande bibliothèque d’ouvrages liés à la chambre, de Marcel Proust à Michelle Perrot, est présentée. De Ramon Casas à Martine Locatelli, émergent de nouvelles représentations, de la sieste à la chambre d’adolescent. Le lit devient un lieu de vie pour Un homme qui dort de Georges Pérec, de travail ou de création, pour l’écrivaine Colette comme pour l’artiste Ben. De nos jours, chacun aspire à avoir « un lit à soi ».

Anonyme, {Bidet}, XVIIIe siècle
Anonyme, Bidet, XVIIIe siècle
Chêne, cuir, faïence
© Les Arts Décoratifs

Au bain

L’eau a longtemps été associée aux miasmes, avant que n’apparaissent les recherches modernes sur l’hygiène. La salle confronte d’anciens brocs et tables de toilette, le tub en métal du xixe siècle, représenté par Edgar Degas ou Alfred Stevens, avec la baignoire en céramique, lorsqu’apparaît la salle de bain, qui se généralise dans les années 1950. Le luxe d’hier est devenu la banalité d’aujourd’hui.

Opium, Parfum, 1977 Yves Saint Laurent
Opium, Parfum, 1977 Yves Saint Laurent

Beautés intimes et parfums

La construction de l’apparence se prépare le plus souvent à l’écart des regards extérieurs. Certains objets qui y sont associés n’ont cessé de changer, voire de disparaître selon les modes, révélateurs de tournants sociologiques. Poudriers, miroirs et rouges à lèvres dénotent une uniformité de l’apparence féminine jusqu’aux années 1960. La période récente ouvre à plus de diversité, d’inclusivité, et de fluidité des genres. Le parfum se dévoile soit dans une très grande proximité physique, soit à travers un sillage qui se partage plus volontiers. Ces deux typologies signifient donc beaucoup du rapport à l’autre que l’on souhaite instaurer, du sentir bon à l’appel à la volupté. De l’eau de Cologne au parfum Opium d’Yves Saint Laurent en passant par Tabac blond de Caron, le parfum, comme son contenant, nous révèle.

Gaetano Pesce, {La Mamma}, 1969
Gaetano Pesce, La Mamma, 1969
© Les Arts Décoratifs

Promiscuité et isolement

L’exposition se poursuit dans la nef avec une scénographie spectaculaire centrée sur vingt-cinq chefs-d’œuvre du design du xxe siècle autour du thème du nid et de l’intimité partagée. Le design des années 1950 à aujourd’hui, à travers des sièges, canapés ou lits, illustre une dialectique constante entre un désir d’isolement et une promiscuité choisie. Des pièces comme la Womb Chair d’Eero Saarinen témoignent du repli protecteur des années 1950-1960, tandis que des créations de Superstudio, Archizoom ou Memphis reflètent le désir de rassemblement typique des années 1960 et 1970.

Le parcours continue au fond de la nef et dans les galeries de la rue de Rivoli, abordant six thématiques qui explorent les changements les plus contemporains, de la sexualité aux réseaux sociaux, en passant par la création de contenus et les techniques de surveillance. Il interroge également la question de l’intimité en temps de précarité et s’achève sur une salle consacrée au plus précieux de l’intime, cette conversation avec soi qu’offre le journal intime. Enfin, une œuvre de Thomas Hirschhorn, citant la philosophe Simone Weil, invite à réfléchir sur les possibilités des réseaux sociaux et à envisager un nouvel humanisme.

Eric Berthes X Sonia Rykiel, {Oh my god}, 2006
Eric Berthes X Sonia Rykiel, Oh my god, 2006

Intimité et sexualités

Du Verrou de Fragonard aux livres licencieux du XVIIIe , les œuvres révèlent le « male gaze » ou regard de l’homme sur la femme. L’homosexualité, quant à elle, est alors rarement représentée et jugée négativement. Au XXe siècle, des représentations de toutes les sexualités apparaissent au grand jour de David Hockney à Nan Goldin ou Zanele Muholi. De nouveaux objets, les vibromasseurs et les sex-toys, de Matali Crasset à Tom Dixon, rencontrent un succès grandissant sont présentés dans une large vitrine au fond de la nef.

La chambre connectée

Les nouvelles technologies ont largement contribué à modifier la définition et le vécu de l’intime. Ainsi sont exposés le walkman SONY de la fin des années 1970, le Minitel rose des années 1980, les téléphones mobiles apparus dans les années 1990, la téléréalité avec Loft Story, au début des années 2000, et le lit connecté d’Hella Jongerius qui rend compte de la nouvelle chambre connectée.

Compte instagram, {Lena Situations @lenamahfouf}, 29 mai 2024
Compte instagram, Lena Situations @lenamahfouf, 29 mai 2024

Des réseaux sociaux à l’influence

Un film de 1947 du réalisateur J.K Raymond Millet imagine déjà la naissance d’un monde multi-écrans avec une prescience saisissante. Des créateurs de contenus exposent leurs comptes Instagram comme leur conception de l’intime, de Lena Situations à Sophie Fontanel, tandis que les photographies d’Evan Baden alertent sur le danger de l’exposition de soi.

Drone, {Anafi Al}, 2021
Drone, Anafi Al, 2021
© Les Arts Décoratifs

Surveillance et protection

Les nouvelles technologies de surveillance et de protection ont engendré de profondes modifications de notre rapport à l’intime et à la vie privée, que ce soit dans l’espace public ou privé. Cette salle présente caméras de surveillance, techniques de géolocalisation et de traçage, objets de reconnaissance faciale, drones et objets connectés, qui génèrent des possibilités comme des risques.

L’intime précaire

Que reste-t-il de l’intime et comment le préserver lorsqu’on se trouve en situation précaire, privé d’un espace à soi, qu’il s’agisse du sans-abri, du migrant, du prisonnier ou du malade ? C’est la question à laquelle répond le design de survie de Kosuke Tsumura. Quand l’abri vient à manquer, c’est le banc public et la couverture de fortune, qui permettent de reconstituer le nid nécessaire au sommeil, comme en témoigne Mathieu Pernod.

L’intime ultime

L’intime consiste, au-delà de l’intimité, en ce que l’on conserve à l’intérieur de soi, les pensées, les rêves et l’imaginaire qui nous habitent. Un intime ultime qui ne peut nous être ôté. L’idée même d’une conversation avec soi-même connaît son apogée au XIXe siècle avec la pratique du journal intime qui perdure sous d’autres formes comme le blog, dont témoignent un choix de plusieurs journaux du XIXe siècle à aujourd’hui.

Activités pour adultes, jeune public et en famille

Individuels ADULTES

VISITE GUIDÉE • ADULTES (15 ANS ET +)
L’INTIME, DE LA CHAMBRE AUXSEAUX SOCIAUX

Bedrooms, beds, armchairs, sofas, dressing tables, commode chairs, bathtubs, sex toys, connected objects, apps : through the presentation of objects related to the themes of grooming rituals, beauty, sleep, and sexuality, the guide traces a history of the intimate.

Durée : 90 min

Jeudi 31 octobre de 18h30 à 20h00 Réserver
Samedi 2 novembre de 14h00 à 15h30 Réserver
Jeudi 7 novembre de 18h30 à 20h00 Réserver
Samedi 9 novembre de 14h00 à 15h30 Réserver
Samedi 9 novembre de 16h00 à 17h30 Réserver
Jeudi 14 novembre de 18h30 à 20h00 Réserver
Samedi 16 novembre de 11h30 à 13h00
Réserver
Samedi 16 novembre de 14h00 à 15h30 Réserver
Jeudi 21 novembre de 18h30 à 20h00 Réserver
Samedi 30 novembre de 14h00 à 15h30 Réserver

Individuels JEUNES ET FAMILLES

INFORMATION

Vous pouvez contacter le service des publics du lundi au vendredi de 10h-13h et 14h-16h :
• par tél. au 01 44 55 59 75
• par courriel : billetterie@madparis.fr

Tout courrier est à adresser au Service des Publics, Les Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli, 75001 Paris.


Découvrez les autres activités proposées par le service des Publics.

Activités pour les groupes

GROUPES ADULTES

Visite guidée adulte en français et en anglais – 1h30 / 15 ans et +
L’intime de la chambre aux réseaux sociaux

Chambre, lits, fauteuils et canapés, paravents, coiffeuses, chaises percées, baignoires, sex-toys, objets connectés et applications, la présentation d’objets liés aux thèmes de la toilette, de la beauté, du sommeil, de la sexualité et encore de la promiscuité permet à la conférencière de retracer une histoire de l’intime.

GROUPES ÉDUCATION

Visite guidée – 1h30 / Collèges et lycées
L’intime de la chambre aux réseaux sociaux

La visite invite à définir la notion de l’intime et à questionner les pratiques (beauté, toilette, sommeil, réseaux sociaux, objets connectés…) qui lui sont associées. Que nous disent les objets de notre quotidien sur notre rapport à l’intime et la manière dont il a évolué depuis le XIXe siècle ?


Visite-atelier - 2h / Collèges, lycées, enseignement supérieur
Like me Like moi

De la chambre aux réseaux sociaux, la découverte de l’exposition amène chacun à s’interroger sur sa perception de l’intime, de l’image de soi et de celle qu’on souhaite donner aux autres. Ces réflexions sont matérialisées en atelier par la réalisation d’un accessoire de mode aux matières réfléchissantes. 1h de visite suivie d’1h d’atelier


Se mettre en scène : usage des objets de toilette et de beauté

MAD PRO : un programme éducatif d’ouverture culturelle conçu pour amener les élèves de la voie professionnelle à s’approprier le musée comme un lieu d’inspiration.

Du CAP au BTS – Lycées professionnels et Centres de Formation des Apprentis, à destination des élèves des métiers de la coiffure et de l’esthétique : organisez une journée au musée avec la découverte de l’exposition.

Programme de la journée :

Visite-guidée - 1h30

La visite invite à définir la notion de l’intime et à questionner les pratiques (beauté, toilette, sommeil, réseaux sociaux, objets connectés…) qui lui sont associées. Que nous disent les objets de notre quotidien sur notre rapport à l’intime et la manière dont il a évolué depuis le XIXe siècle  ?

Atelier - 2h

De la chambre aux réseaux sociaux, la découverte de l’exposition amène chacun à s’interroger sur sa perception de l’intime, de l’image de soi et de celle qu’on souhaite donner aux autres. Ces réflexions sont matérialisées en atelier par la réalisation d’un accessoire de mode aux matières réfléchissantes.

Pour préparer et prolonger le programme :

• mise à disposition d’un ensemble de ressources documentaires et pédagogiques (Padlet - dès réservation)
• Invitation à s’inscrire à la rencontre sur invitation du mercredi 13 et du jeudi 14 novembre : Giulia.bergonzini@madparis.fr

INFORMATION / Réservation

Horaires des visites et activités en groupe :
• Jeunes (scolaires et loisirs) : du mardi au vendredi à partir de 10h
• Champ social et handicap  : du mardi au vendredi à partir de 10h
• Adultes  : du mardi au vendredi à partir de 11h


Vous pouvez contacter le service des publics du lundi au vendredi de 10h-13h et 14h-16h :
• par tél. au 01 44 55 57 66
• par courriel : reservation@madparis.fr

Tout courrier est à adresser au Service des Publics, Les Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli, 75001 Paris.

Fiche de pré-réservation Groupes jeunes loisirs et scolaires
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Fiche de pré-réservation Groupe étudiants
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Fiche de pré-réservation Groupe adultes association
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Fiche de pré-réservation Groupe adultes entreprise
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Fiche de pré-réservation Groupe adultes champ social
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Fiche de pré-réservation Groupe en situation de handicap
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Merci de nous envoyer la fiche de pré-réservation remplie à reservation@madparis.fr.

Visites libres

Pour les groupes déjà constitués (20 personnes max. et classes entières pour les scolaires) avec leur propre conférencier (extérieur aux Arts Décoratifs) ou sans conférencier : rendez-vous à la page Groupes en visite libre.

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