La grande chambre à coucher - aujourd’hui transformée en salle à manger - donne sur l’avenue des Champs-Élysées et ses hautes baies vitrées occupent le centre de la façade. Elle est couverte d’un somptueux plafond Renaissance à nervures et clés pendantes. Au centre, une couronne comtale rendait plus discrète l’arrivée du gaz d’éclairage.
Sous la fenêtre centrale une somptueuse cheminée, recouverte de malachite, est supportée par deux cariatides féminines, en bronze argenté, d’une grâce infinie, sculptées par Carrier-Belleuse et exécutées par la maison Christofle. Au manteau de la cheminée, un précieux médaillon émaillé est orné d’une odalisque allongée, dont la nudité est à peine cachée par des voiles transparents.
Au fond de la pièce, face à la fenêtre, se trouvait le lit conjugal (disparu), dans le style Renaissance. Une rare photo d’intérieur prise par Pierre Manguin nous en livre l’aménagement : de lourds rideaux de soie aux riches bordures tombaient du baldaquin et encadraient le chevet sculpté de naïades ailées. De part et d’autre du lit se trouvaient deux cabinets noirs (disparus), dont les frères Goncourt affirmaient dans leur Journal qu’ils contenaient les bijoux et l’argenterie de la marquise.
Sur les côtés de la pièce, deux consoles (disparues), dont le plateau était en malachite, étaient soutenues par deux figures féminines.
Enfin, Pierre Manguin a posé sur les vantaux des quatre portes de la chambre huit médaillons de bronze doré déclinant les profils de vertus féminines.
Incontestablement la grande chambre à coucher, foisonnante d’ornements et rutilante d’ors et de malachite, consacre l’apothéose de la marquise de Païva.