Le couturier autrichien Helmut Lang, créateur de tendances, est installé à New York depuis 1997. Fidèle à son esthétique du peu, il développe depuis 1986, date de sa première collection présentée à Paris, un culte du rien, surprenant en cette fin de décennie quatre-vingt, âge d’or d’un Thierry Mugler ou d’un Claude Montana, épris de théâtralité et metteurs en scène de l’exubérance. Helmut Lang ne déconstruit pas, il dissout. On le dit volontiers attentif aux désirs d’une clientèle désenchantée, mais le terme est sans doute réducteur. Le travail d’Helmut Lang, bien que linéaire, s’articule autour de trois périodes. La première, de 1986 à 1997, est dominée par les formes radicales et simples, les matériaux inusités détournés qui servent un vestiaire urbain. La deuxième, à compter de 1997, correspond à l’installation de ses ateliers à New York. Chef de file du mouvement minimaliste, sa mode répond à une atmosphère plus sobre, moins éparpillée. La troisième période est caractérisée par un regain de créativité que Lang concentre sur une analyse des supports vestimentaires. Elle coïncide avec son retour dans les défilés parisiens en 2001. La collection printemps été 2003 est son reflet les plus juste et le plus détaillé. Au-delà du vêtement, Lang interroge le support vêtement lui-même. Le couturier a cessé son activité en 2005.