John Galliano, à la direction artistique de la maison Christian Dior depuis 1996, après deux saisons chez Givenchy, développe parallèlement ses propres lignes sous sa griffe. John Galliano ne se cache pas derrière les personnages en costume qu’il incarne à chaque fin de défilés. Ce sont eux qui le révèlent. En armure ou en pourpoint, en gilet XVIIIe siècle ou en jogging de rappeur, le couturier anglais choisit avec soin l’apparence qui sera la sienne à l’issue de chaque collection. Contre toute attente, cette recherche exhaustive n’est pas le point final d’une démarche plus vaste qui consiste à embrasser son sujet jusqu’à l’épouser. Elle le précède parfois. Ainsi, au cours de la présentation haute couture printemps-été 2003, lorsque John Galliano apparaît sur le podium en costume blanc poudré de pigment volatile, il est à la fois le point final et le préambule d’une collection qui reste une des plus remarquables de sa carrière. Il ne s’exprime jamais mieux que dans la grandiloquence et dans l’excès. Le contraindre à la raison éteint l’exubérance qui est le miroir de ses aspirations.