L’Exposition universelle de Saint-Louis, 1904
Plan du pavillon français à l’Exposition universelle de Saint-Louis, 1904
Album Maciet, Bibliothèque du MAD, n° 309/15
© MAD, Paris / Christophe Dellière

L’Exposition de Saint-Louis, Missouri, est la troisième exposition universelle organisée sur le sol des États-Unis. Elle commémore le centenaire de l’acquisition du territoire de Louisiane. Le « Palais National » français est une réplique du Grand Trianon de Versailles. Ironie du sort, c’est Rémon, dont le projet avait été abandonné pour le pavillon de l’Ucad en 1900, qui est en charge de la décoration générale du pavillon français. L’Union centrale obtient un salon et une pièce annexe dans l’aile ouest du palais national, opposé à l’est à la salle dédiée à la Manufacture de Sèvres et à la Ville de Paris.

Album de photographies et descriptions des quatre vitrines de l’Union centrale des arts décoratifs à l’Exposition de Saint-Louis, 1904
Bibliothèque du MAD, TT 251
© MAD, Paris / Christophe Dellière

L’Ucad décide de « réédifier le pavillon de 1900 et d’y placer les objets d’art qui ont eu un si légitime succès à Paris et qui nous feront honneur de l’autre côté de l’Atlantique »1. La part financière est prise en charge par Hoentschel (encore) et le groupe des Beaux-Arts auquel l’Ucad s’est rattaché pour le projet. Mais il est précisé que si Hoentschel, chargé de l’emballage et du transport, trouve à Saint-Louis un acquéreur pour ce mobilier, il devra indiquer le prix à l’Ucad, qui avait acheté avant 1904 une partie du mobilier. Il est enfin convenu qu’Hoentschel s’occupera également du retour et de la mise en place de l’ensemble dans le futur musée des arts décoratifs.

1Archives du MAD, Procès-verbaux des séances de la commission du musée, CA du 9 avril 1903, C1/41

L’installation au musée des arts décoratifs, 1905

Dès 1895, l’Union centrale pensait remployer le cabinet de l’amateur de l’Exposition universelle de 1900 dans une salle du futur musée : « nous avons choisi au Pavillon de Marsan une salle apte à contenir le cabinet d’amateur après 1900. Cette salle, situé au rez-de-chaussée est éclairée par 3 fenêtres donnant sur le jardin des Tuileries ».1

Reproduction d’un dessin des vitrines d’Hoentschel pour l’installation au pavillon de Marsan
Archives du MAD, C1/62
© MAD, Paris

Après le succès de l’Exposition universelle, elle réitère ce souhait. E. Gagneau annonce à la séance du 21 novembre 1900 : « Je crois que nous pouvons dire que le Pavillon de l’Union Centrale a fait honneur à notre Société. L’ensemble harmonieux de la décoration a fourni un cadre digne d’elles aux collections achetées ou commandées par vous depuis 10 ans et qui méritaient bien d’être mises en valeur. La question se pose donc de savoir s’il convient de conserver cet ensemble qui a valu à notre Société des éloges autorisés et de transporter cette pièce complète dans notre nouveau Musée du Pavillon de Marsan dont les vastes espaces demanderont à être meublés. Nous n’hésiterons pas à dire que cette décision nous paraît nécessaire. Cette salle ainsi reconstituée deviendra la salle du Conseil. Les vitrines contiendraient les objets dont l’achat nous serait proposé, ou les dons soumis à votre approbation. Elle serait ouverte au public sauf pendant vos réunions. Nous laisserons ainsi à nos successeurs un ensemble complet représentant le grand effort fait en 1900. »2

Après quelques crispations financières avec Hoentschel, l’Ucad, qui avait acheté avant l’exposition de Saint-Louis les vitrines d’angle, la table et les quatre fauteuils du salon du bois, récupère finalement l’ensemble des boiseries, et commande une nouvelle vitrine à Hoentschel. Ce dernier offre au musée les deux portiques rythmant ainsi cette longue pièce rectangulaire.

La pièce centrale dite le salon du bois créée par Hoentschel pour le pavillon de l’Ucad en 1900 est ainsi reconstituée dans une version rectangulaire au premier étage du pavillon de Marsan, nécessitant quelques modifications pour les vitrines. « Ces séries installées dans la salle que M. Georges Hoentschel avait composée en 1900 pour l’exposition de l’Union et qui, après avoir figuré à Saint-Louis, a été remontée au pavillon de Marsan, offrent un ensemble très complet et tel qu’aucun autre musée ne saurait en présenter de semblable ».3

Plan du premier étage du Musée des Arts Décoratifs, 1905
© MAD, Paris

Dans la première moitié du XXe siècle, le salon du bois présente aux visiteurs des meubles et des sculptures dédiés à l’Art nouveau. Il a été restauré à l’occasion de la réouverture du Musée des Arts Décoratifs en 2006. L’accrochage des vitrines a été revu en 2020 à l’occasion de l’exposition « Luxes » organisée dans la nef du musée du 15 octobre 2020 au 2 mai 2021.

1Archives du MAD, Procès-verbaux des séances de la commission du musée, CA Séance du 8 juin 1898, C1/41

2Archives du MAD, Procès-verbaux des séances de la commission du musée, CA Séance du 21 novembre 1900 C1/41

3Paul Vitry, « Le nouveau musée des Arts Décoratifs », dans Art et Décoration, 1905, p. 104

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