Installé dans les galeries d’études, cet événement est le premier grand hommage jamais rendu à cette figure majeure de la décoration intérieure. À travers un parcours chronologique retraçant 80 années de création, œuvres et savoir-faire définissant l’esprit et le regard de Pierre Frey sont ainsi mis en lumière.

Cette présentation inédite de tissus et de papiers peints côtoie non seulement les collections permanentes du musée, mais également des travaux d’artistes contemporains réunis en exclusivité pour l’occasion. Ces derniers permettent de se rendre compte de l’impact considérable de Pierre Frey sur les pratiques artistiques actuelles. En célébrant l’histoire et l’identité de cette Maison, cette exposition plonge le visiteur dans les coulisses du métier d’éditeur de tissus d’ameublement et de papiers peints afin de révéler ses sources d’inspiration et ses méthodes de production.

Commissariat
• Véronique DE LA HOUGUE, conservatrice en chef au département des papiers peints
• Sophie ROUART, responsable du patrimoine Pierre Frey

Scénographie
• Philippe RENAUD

Hashtag : #TissusInspirés

Partenaires médias

Présentation
« Bolchoï », 2002
© DR

Cette exposition révèle les plus belles réalisations conçues par la Maison Pierre Frey depuis 1935. En se déployant dans six salles, l’ensemble présente près de deux cents travaux issus des collections du créateur, mettant ainsi en avant l’éclectisme et les collaborations artistiques qui ont jalonné son histoire. Né en 1903, il fait ses premiers pas dans le monde des tissus d’ameublement à l’âge de 17 ans, en tant que coupeur pour la Maison Burger. Il devient ensuite directeur de la Maison Lauer où il rencontre le dessinateur Jean Chatanay, avec lequel il s’associe pour créer leur propre société. En 1937, après avoir racheté les parts de son collaborateur, il inaugure la Maison Pierre Frey, installée au 47 rue des Petits-Champs, où se trouve encore le siège social de l’établissement. Les valeurs qu’il instaure à l’époque demeurent aujourd’hui intactes grâce à ses trois petits-enfants et son fils, Patrick Frey qui est responsable de la Maison depuis 1975.

Dès la première salle sont expliquées les étapes et les méthodes nécessaires à l’élaboration d’un textile initiant ainsi le visiteur au métier d’éditeur de tissus. Grâce à l’intervention d’un dessinateur, d’un tisserand et d’un imprimeur, Pierre Frey mène un travail d’équipe, où l’implication de chacun est essentielle pour répondre à son exigence de qualité. De l’ébauche au produit fini, les pièces exposées enrichies de motifs, de couleurs et de matériaux variés sont mêlées pour évoquer l’identité stylistique du créateur. La suite du parcours de l’exposition présente des textiles et des papiers peints emblématiques, disposés aux côtés d’œuvres du Musée des Arts Décoratifs. L’association des créations Pierre Frey avec ces objets permet d’insister sur les contextes historiques et artistiques dans lesquels ces travaux ont été réalisés et de faire revivre les goûts et les tendances de temps révolus.

« Beauregard », Erasme Figini, 2002
© DR

Cette approche historique du travail de Pierre Frey est également revisitée par une vision contemporaine, afin d’insister sur la modernité de son travail qui reste au cœur de l’actualité. Cette présentation est complétée par l’accrochage de quatre collections capsules de designers contemporains qui rendent hommage à Pierre Frey. Dans l’espace dédié à la période 1935-1959, Julien Colombier crée ainsi un imprimé aux couleurs franches réagissant différemment aux lumières ultraviolette, offrant une perception changeante de l’étoffe en fonction de l’éclairage. En regard des créations des années 1960-1979 de Pierre Frey, Benjamin Graindorge expose un papier peint pour lequel il a choisi de travailler sur des problématiques de perception visuelle et choisit le pixel comme unité, rejoignant ainsi l’esprit de l’Op’ Art du début des années 1970. Quant à Marcel Wanders, il vient revisiter les travaux des années 1980-1999, pour réinterpréter le thème de la fleur, un motif permanent. Et enfin, Nao Tamura, en résonance aux étoffes de la Maison Pierre Frey des années 2000-2015, puise dans son univers personnel pour créer un jacquard où le thème de la nature est omniprésent. Pour ce projet, la Maison a souhaité que le tissu soit réalisé dans son usine située dans le nord de la France.

L’exposition se termine avec un hommage à la Maison Pierre Frey rendu, cette fois-ci, par sept artistes d’univers et de nationalités différents. Chacun a été sollicité pour travailler sur les concepts de la maison : la couleur, l’encre, l’histoire, la matière, le motif et le bruissement de l’étoffe. Julien Salaud, Peter Gentenaar, Michelle Taylor-Dorset, ou encore Paule Riché, Kumi Yamashita, et enfin Memo Akten et Label Dalbin, font revivre, tout en le métamorphosant l’esprit créatif de la Maison Pierre Frey qui allie tradition et modernité tout en étant tournée vers l’avenir.

« La Maison Pierre Frey », par Sophie Rouart

Pourquoi utiliser le terme de maison plutôt que d’entreprise pour qualifier Pierre Frey ? Une maison se caractérise par son esprit, sa capacité à se transcender, son audace et sa philosophie. (…)

Au commencement, il y a un homme, Pierre Frey.

« Arc-en-ciel », Jay Yang, 1978
© DR

Né le 29 décembre 1903, il passe son enfance à Douai. La crise des emprunts russes le pousse à s’installer à Paris avec sa mère. (…) Il débute sa carrière professionnelle à l’âge de dix-sept ans chez un chapelier avant d’être recruté par la maison Burger, fabricant de tissus d’ameublement, comme coupeur. (…) En 1933, il devient directeur de la maison Lauer, également éditeur de tissus, où il croise l’artiste Jean Chatanay. Cette rencontre marque le début d’une nouvelle aventure professionnelle.

Le 27 décembre 1934, les deux hommes s’associent pour créer la société Chatanay et Frey. Son expérience chez Burger lui permet de connaître les désirs et les besoins des décorateurs. Jean Chatanay apporte ses compétences techniques. Au départ, la société est installée rue des Jeûneurs à Paris. Pierre Frey est tour à tour créateur, vendeur, représentant, patron, livreur. (…) Le succès venant rapidement, Pierre Frey commence à teindre en fil certains coloris (…). En avril 1936, (…) la société prend le nom de Pierre Frey et déménage en 1937 au 47, rue des Petits-Champs (…).

Les premiers imprimés sont édités en 1936 grâce à deux décorateurs, Jacques et Henri Barroux, qui financent leur réalisation. Le succès de ces premières réalisations rend possible le développement de nouvelles créations. L’épopée des imprimés Pierre Frey est lancée. (…)

Le 3 septembre 1939, la France entre en guerre. (…) Grâce aux métiers à bras, la société est inscrite au registre du commerce comme « artisan ». Cette particularité lui permet, contrairement à ses concurrents qui ont fermé, d’obtenir une aide sous la forme de bons-matières et de maintenir une activité. Bien que les métrages ne suffisent pas à répondre aux besoins, il en conserve toutefois une part afin d’élaborer une collection d’imprimés, anticipant la fin de l’Occupation. Pour ce faire, bravant les difficultés et les risques, il achète de nombreux dessins à des artistes comme Jean-Denis Malclès, Jacqueline Guidoux-Desfontaines ou Jean Chatanay et les fait graver par Brunet Lecomte. Cette intuition lui permet de produire abondamment dès que l’approvisionnement en matières premières s’améliore et que les outils de production sont remis en ordre de marche, en 1946.

(…) Au cours des années 1950, ses collections s’exportent en Suisse, en Angleterre, en Belgique et aux États-Unis. (…) Parallèlement à la création de tissus destinés à l’édition, il crée des modèles en exclusivité pour les décorateurs, Alavoine, Mauny, Beranger, pour la styliste Elsa Schiaparelli et bien sûr pour Carlos de Beistegui.

« Velours », Castiglione, 1969
© DR

(…) Patrick Frey, qui rejoint la société en 1969, se donne pour mission de perpétuer l’action menée par son père. (…) Dans un contexte économique plus difficile, il réussit à développer la maison en s’appuyant sur les concepts suivants : Une création éclectique, qualitative et originale, pivot central de la maison. Une communication maîtrisée. (…)

Patrick Frey imagine toute une ligne d’accessoires (sacs, vaisselle, carrelage, coussins, nappes, foulards, etc.) qui est commercialisée sous la marque Patrick Frey de 1983 à 1997. (…) Aujourd’hui, la notion de décoration globale intègre les tissus, les papiers peints, les meubles, les luminaires, les tapis, les moquettes et quelques accessoires.

(…) En 1980, un showroom conçu par Andrée Putman ouvre ses portes rive gauche à Paris. (…) En 1991, Fonthill Ltd devient le distributeur exclusif américain de Pierre Frey. (…) À partir des années 1990, de nombreuses filiales sont ouvertes à l’étranger : États-Unis, Angleterre, Suisse, Allemagne, Italie, Dubaï et plus récemment à Singapour.

« La chasse aux papillons », 1988
© DR

Patrick Frey souhaite valoriser le savoir-faire français et participer au rayonnement de la France à sa mesure. Pierre Frey entre au Comité Colbert en 1976. En 1989, il se porte acquéreur de l’usine De-nimal, spécialisée dans le tissage (…), liée à la maison depuis longtemps et désormais labellisée Entreprise du patrimoine vivant. De plus, il rachète plusieurs marques emblématiques françaises qui racontent à leur façon l’évolution du goût et de la manière de vivre depuis le XVIe siècle. Les marques Braquenié, Lauer, Boussac et Fadini-Borghi et Le Manach, rachetées de 1991 à 2013, offrent un large panel d’étoffes représentatif de l’évolution du textile d’ameublement à travers les siècles. Aujourd’hui, cette maison est toujours dirigée par Patrick Frey, entouré de ses trois fils, Pierre, Vincent et Matthieu. Ainsi, l’esprit d’origine se transmet de génération en génération.

4 designers

Cette exposition n’a pas été pensée comme une rétrospective, en donnant à voir les plus belles étoffes de Pierre Frey depuis 1935. (…) Ses tissus sont toujours le résultat d’une rencontre avec le passé, le présent, un lieu, un artiste… (…) Pour cette raison, la maison Pierre Frey a invité quatre designers à un exercice de style. Chacun d’entre eux intervient dans une des salles chronologiques pour réaliser un produit textile qui sortira en collection. (…) À la lumière de la modernité des réalisations de ces quatre artistes, le passé apparaît comme une richesse qu’il faut sauvegarder et transmettre.

Julien Colombier

« Flashball », Julien Colombier, 2015
Taffetas de polyester trevira, cs imprimé au jet d’encre, L. 140 cm ; H. 105 cm
© DR

Né en 1972, Julien Colombier vit et travaille à Paris. Cet autodidacte forme son œil au contact des tissus imprimés et de l’Art déco. (…) Ses sujets de prédilection sont la nature et les motifs géométriques que son interprétation transforme en formes colorées, créant une ambiance irréelle mais vibrante de vie, à la limite parfois de l’abstraction. (…) Un rythme émerge, accentué par un jeu de contrastes et d’opposition de couleurs. Son talent est recherché par de nombreuses marques, telles que Chanel, Baccarat ou encore Cartier. (…) Fasciné par le rythme et la répétition, il apprécie également le travail de coloration qui peut modifier profondément la perception d’un même dessin. Pour l’exposition, il renvoie aux tissus Pierre Frey des années 1935-1959 en créant un imprimé aux couleurs franches qui réagit différemment aux lumières naturelle et ultraviolette, pour une perception changeante de l’étoffe.

Benjamin Graindorge

« Nuages », Benjamin Graindorge, 2015
Impression numérique sur fils posés gaufrés, L. 100 cm ; H. 253 cm
© DR

Né en 1980 et diplômé de l’École nationale supérieure de création industrielle – Les Ateliers en 2006, Benjamin Graindorge est l’un des jeunes talents du design français. (…) Aujourd’hui, il a la chance de travailler sur toutes les échelles du design : le design industriel avec Ligne Roset ou Artuce, le design d’édition pour une entreprise comme Moustache et le design de recherche avec la galerie Ymer&Malta. (…) En regard des créations des années 1960-1979 de Pierre Frey, l’artiste a créé un papier peint pour lequel il a choisi de travailler sur des problématiques de perception visuelle en choisissant le pixel comme unité. En cela, il rejoint l’esprit de l’Op Art du début des années 1970.

Marcel Wanders

« Monster Garden », Marcel Wanders, 2015
Tapis de laine tufté main, L. 345 cm ; l. 265 cm
© DR

(…) Marcel Wanders, né en 1963, est un créateur prolifique d’objets et de décors intérieurs. Ce talentueux directeur artistique a développé plus de mille sept cents projets pour des clients privés ou de grandes marques (…) Sa préoccupation principale est de redonner une touche humaine au design, inaugurant ce qu’il appelle le design « new age », courant dans lequel le designer, l’artisan et l’utilisateur sont réunis. (…) En miroir des textiles des années 1980-1999, Marcel Wanders a choisi de revisiter le thème de la fleur, auquel il apporte une vision toute personnelle, par l’ajout d’un monstre gentil qui vient bousculer l’univers charmant et délicat de la fleur. Le tapis baptisé Monster Garden, par sa fantaisie, son iconographie florale, animale, est la synthèse des univers combinés de Pierre Frey et de Marcel Wanders. Ce tapis semble s’animer sous l’action conjuguée des motifs géométriques et organiques intimement mêlés, de l’usage de couleurs expressives et du choix de la technique du tuft main qui révèlent l’effet tridimensionnel du tapis. (…).

Nao Tamura

« Shindõ », Nao Tamura
Jacquard de polyester non feu plissé. L.110 cm ; H. 156 cm
© DR

Née en 1976, ayant grandi dans une famille de designers (…) Nao Tamura a suivi tout naturellement le même parcours. (…) Elle étudie le design, (…) comme un outil de communication à la Parsons School de New York. (…) Dans ses créations, Nao Tamura croise les cultures, les langages, les disciplines et les styles, guidée par une réflexion permanente. (…) Elle privilégie toujours une approche globale dans ses projets et leur exécution. (…) L’omniprésence de la nature comme source d’inspiration fait écho aux pratiques artistiques japonaises dans lesquelles la force et la beauté de la nature insufflent la vie aux œuvres. En résonance aux étoffes de la maison Pierre Frey des années 2000-2015, Nao Tamura puise dans son univers personnel pour créer un jacquard où l’empreinte de la nature est sensible. (…)

7 artistes contemporains

Pour clore le cycle de création et ouvrir sur un univers qui lui est moins familier, la maison Pierre Frey a invité sept artistes contemporains d’univers et de nationalités différents à travailler sur ses concepts : la matière, l’histoire, le motif, l’encre, la couleur et le bruissement de l’étoffe. (…) Les œuvres montrées à l’exposition ne sont donc pas des créations textiles, même si elles peuvent avoir recours au tissu. Elles sont de taille et de support variés (peinture, sculpture, objet, installations vidéo et sonores). Certaines d’entre elles ont été réalisées spécialement à l’occasion de l’exposition.

« Matière » Peter Gentenaar

« Réflexion », Peter Gentemar, 2015
© DR

Né en 1946, Peter Gentenaar vit aux Pays-Bas. Après des études d’art à l’Académie des beaux-arts de La Haye et à Milan, il poursuit sa formation à San Francisco où il griffe et fore profondément des feuilles de Plexiglas épais. Il découvre ainsi l’aspect tridimensionnel du papier. Il décide de travailler ce matériau et de fabriquer son propre papier. Peter Gentenaar poursuit ses expérimentations sur le papier dont les possibilités sont illimitées. (…) Dans son travail, il cherche une atmosphère de chaleur et de plaisir tactile, notion qu’il retrouve dans les collections Pierre Frey, raison pour laquelle il a souhaité participer à cette exposition. À cette occasion, il a conçu une œuvre sublimant la matière : le papier aux formes ondulantes évoque aussi bien le drapé d’une étoffe que le balancement d’un voile léger caressé par le vent.

« Histoire » Michelle Taylor

« Bouquet », Cup & Saucer, 2012, Michelle Taylor
Textile, porcelaine. H. 14cm x L 7cm, H. 12 cm ; L. 6 cm , Diam. 25 cm
© DR

Née en 1962, Michelle Taylor est diplômée en design et arts appliqués de l’université de Wolverhampton (Grande-Bretagne). Durant ses études, elle a commencé à explorer les propriétés de l’argile mêlée aux textiles, créant des sculptures insolites, puis, fortement influencée par les travaux textiles de Louise Bourgeois, elle a débuté des recherches sur les tissus combinés à des objets trouvés. (…) Elle utilise le processus industriel de sablage, coupant et forant la céramique pour déconstruire et le raffinement de la broderie pour reconstruire. (…) Un intérêt commun pour le passé rapproche l’art de Michelle Taylor-Dorset et l’univers de Pierre Frey. En mixant diverses matières et techniques, tous deux redonnent vie à des objets ou des motifs historiques. La réplique de textiles anciens – toile de Jouy, soieries – résonne avec sa pratique. Cette exposition est pour elle l’occasion de mettre en lumière la force et la beauté des œuvres du passé, ainsi que l’importance du dialogue entre les différentes pratiques artistiques.

« Motif » Julien Salaud

« Printemps (Cerfaure) », 2014, Julien Salaud
Taxidermie, broderie, 260 x 280 x 130 cm
© DR

Né en 1977, Julien Salaud vit à Orléans. Ses études en biochimie, histoire et ethnologie guident ses recherches. (…) Dans l’univers de Julien Salaud, l’animal a une place inhabituelle car sa nature même n’est pas pensée en opposition à la nature humaine. (…) À travers son art, Julien Salaud explore la part d’animalité qu’il y a en nous et révèle les beautés et les monstruosités de la nature. Le Cerfaure, présenté dans l’exposition, est une hybridation, une métamorphose qui associe un animal à un homme. Cette œuvre est le résultat de tout ce que l’artiste a appris « sur le tas » en matière de structure et de finition dans la sculpture depuis la réalisation de la Nymphe de cerf. Depuis 1935, la maison Pierre Frey revisite le thème animalier sous toutes ses formes, mais en deux dimensions. (…)

« Encre » Paule Riché

« Encre et dessein », 2015, Paule Riché
Encre sur papier, 290 x 90 cm et 290 x 45 cm
© DR

Née en 1963, Paule Riché (…) admise à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris après une licence d’histoire de l’art, c’est vers la sculpture qu’elle se dirige, non sans avoir expérimenté les différents modes d’expression artistique que sont le collage, le dessin, le vitrail, la peinture acrylique et le modelage. L’idée d’un monde sauvé par l’art et la beauté est l’une des clés pour comprendre l’univers de Paule Riché et la logique de ses recherches. (…) Actuellement, elle explore les relations complexes entre peinture et musique avec un projet autour des suites pour violoncelle de Bach. (…) L’invitation de Pierre Frey s’inscrit naturellement dans la suite de résidences. Elle est l’occasion de continuer à approfondir les recherches qui orientent son travail et l’inscrivent dans une forme d’interdisciplinarité.

« Couleur » Kumi Yamashita

« Origami », 2016, Kumi Yamashita
Lumière, ombre, papier environ 3 x 3m
© DR

Kumi Yamashita, née en 1968 à Takasaki au Japon vit à New York. (…) Elle sculpte l’ombre et la lumière, transformant des objets simples en personnes. (…) En quête de simplicité et d’élégance, elle est fortement influencée par l’esthétique japonaise qui réduit les formes à l’essentiel – l’ombre symbolise pour elle une autre dimension de la vie. (…) Elle travaille actuellement sur une série intitulée « Unfolding Cosmos », utilisant le principe des papiers pliés (origami). (…) Sa rencontre avec Patrick Frey a été déterminante dans son choix de participer à cette exposition. Elle a compris la place accordée à la création au sein de la maison, ainsi que sa philosophie. L’œuvre présentée s’intitule Origami. Grâce à une source de lumière unique, différentes feuilles de papier coloré délicatement pliées projettent chacune une ombre évoquant les profils de personnes rencontrées lors de son séjour parisien.

« Couleur » Memo Akten

« Body Paint », 2009, Memo Akten
Projection vidéo, caméra infra rouge, logiciel, H. 250 cm ; L. 350 cm, 3 840 x 1 080 px, Stéréo
© DR

Originaire d’Istanbul, Memo Akten vit à Londres. Utilisant une approche informatique et algorithmique, il étudie des systèmes explorant l’interaction entre l’homme et la machine et leurs répercussions sur notre relation à la nature, la science, la culture et nos traditions. (…) Il travaille à la croisée de plusieurs disciplines incluant la vidéo, le son, la lumière, la danse et des logiciels sur de grandes installations immersives. (…) L’œuvre présentée dans l’exposition s’intitule Body Paint. Elle permet au spectateur de peindre sur une toile virtuelle avec son corps. Des formes colorées apparaissent sur l’écran en capturant les mouvements et l’énergie du corps. L’important n’est pas l’œuvre finale mais la sensation de jouer, de réagir au gré de l’évolution de l’œuvre. Par la danse, le corps transmet des émotions. Body Paint explore cette aptitude naturelle en la combinant à notre désir inconscient de créer. Lorsque le corps redevient immobile, la peinture disparaît peu à peu, laissant uniquement le souvenir de cette interaction.

« Bruissement de l’étoffe » Label Dalbin

« Kubus », 2008
© DR

Le Label Dalbin, fondé en 2003 à Paris par Éric Dalbin, produit et édite des œuvres d’art placées sous le signe de la rencontre entre artistes visuels et musiciens. (…) À travers installations, performances et vidéos, le Label Dalbin met son sens de l’innovation au service de l’excellence et de l’art. Pour l’exposition, le Label Dalbin a choisi de faire collaborer Mathieu Massat pour la création visuelle et Krikor Kouchian pour la création sonore. (…) En invitant ces artistes, la maison Pierre Frey souhaite faire vivre une expérience sensorielle unique : percevoir le textile par sa composante sonore. Prendre en main une étoffe provoque des sensations visuelles, tactiles et auditives. Rien n’est plus sensuel que le cri de la soie, le claquement d’un voile de coton balançant sous le vent. Pour la première fois, ce duo d’artistes explore le champ expérimental du bruissement de l’étoffe en créant une œuvre d’art visuelle et sonore.

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