Le décollage du grand décor dessiné par Alexandre Benjamin Navet dans la galerie d’actualité

En 2018, Alexandre Benjamin Navet déployait sur les murs, le sol et le plafond de la galerie d’actualité du Musée des Arts Décoratifs, au 5e étage du pavillon de Marsan, un grand décor dessiné avec des pastels à l’huile et des crayons gras. Pensé comme éphémère, ce grand décor n’avait pas été conçu pour être amovible. Intégrée dans le parcours de l’exposition « Un printemps incertain », la galerie d’actualité devait être repeinte et le grand décor dessiné a fait l’objet d’un chantier de restauration d’août à octobre 2020.

Les dimensions du décor dessiné sont de 90 m3 environ : 26 m2 au sol, 45 m2 aux murs et 31 m2.

Le chantier de restauration a débuté par un relevé méthodique des assemblages, des dimensions et des altérations.

  • Relevé des assemblages de lés et des dimensions
  • Relevé des altérations

Il s’est poursuivi par un dépoussiérage avec des gommes éponge, des gommes plastiques et un aspirateur.

  • Dépoussiérage du décor au sol : retrait au pinceau brosse des restes de gomme plastique
  • Dépoussiérage du décor au sol : emploi d’une gomme éponge
Application au pinceau d’une première couche de tissu humidifié

Puis est venu le moment de décoller le décor dessiné aux murs, au sol et au plafond... Afin de maintenir une humidité au contact du décor et de parvenir à hydrater la couche de colle entre le décor et la paroi, nous avons appliqué deux couches d’un tissu de viscose humide et une plaque de carton ou de polystyrène recouverte d’une bâche. Nous avons laissé l’ensemble reposer pour que l’humidité pénètre peu à peu et assouplisse la couche de colle.

Le maintien du dispositif (tissu et plaque) nous a demandé un peu d’imagination :

  • De petits morceaux de mousse maintiennent la plaque de polystyrène au contact du mur.
  • Un escabeau et des tubes métalliques maintiennent la plaque derrières laquelle se trouve les tissus humides.
  • Des sangles sont agrafées de part et d’autres des plaques pour les maintenir au contact du mur.

Au plafond, le maintien de l’humidité a requis plus d’ingéniosité, d’autant que nous avions décidé de ne pas acheter de matériel spécifique qui ne trouverait plus d’usage après le chantier mais d’utiliser ce qui existait déjà au musée. Les différents services techniques ont été sollicités pour obtenir des conseils et du prêt de matériel. Les solutions pour déjouer la gravité ont été améliorées de jour en jour et de lé en lé.

  • Tubes métalliques, tubes en carton, échafaudage, lampe, claustra, planche et tréteaux : les ressources trouvées au musée ont été nombreuses et diverses.

Le temps d’humidification nécessaire a été plus long que ce que les tests nous avaient laissé présager.

Un rouleau a été utilisé pour décoller les lés collés au sol et sur les murs de façon à répartir régulièrement la traction exercée.

Au plafond, le rouleau n’a pas pu être utilisé et la traction a été exercée conjointement par deux ou trois restauratrices.

À la suite du décollage, les lés et les morceaux de toile de verre dessinés ont été posés sur de grands feutres et laissés à sécher jusqu’au lendemain.

L’équipe

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