Ces derniers, au nombre de quatre, n’en furent cependant ni les inventeurs ni les praticiens exclusifs ! Elaborée tout au long du XVIIe siècle et au début du siècle suivant dans les ateliers des vernisseurs parisiens, sans cesse améliorée, cette laque à la française ne représente pas une seule technique mais des techniques applicables sur des supports extrêmement variés : bois, cuir, métal, papier mâché, carton. De même, elle ne se cantonna pas à un seul secteur des arts décoratifs mais se déploya tant dans le mobilier, que dans le décor des boiseries, des voitures hippomobiles, des petites boîtes, tabatières, étuis et autres colifichets. L’engouement fut tel, que les marchands-merciers surent en tirer grand profit, proposant à leur clientèle, tant parisienne qu’européenne, des objets qui participèrent ainsi à l’élégance des intérieurs de ce siècle raffiné.
Reflet d’un intérieur parisien du XVIIIe siècle français, le Musée Nissim de Camondo compte, au sein de ses collections, quelques chefs-d’œuvre de cette technique. Léguées avec l’hôtel qui les contient à l’Union centrale des Arts décoratifs, aujourd’hui les Arts décoratifs, ces collections ne peuvent, selon les clauses testamentaires de son légataire, le comte Moïse de Camondo (1860-1935), être prêtées. Aussi nous vous proposons un parcours « vernis Martin » au sein de l’hôtel du collectionneur afin d’en découvrir les chefs-d’œuvre car en grand amateur du XVIIIe siècle qu’il était, Moïse de Camondo sut acquérir des pièces emblématiques comme la paire d’encoignures de l’ébéniste BVRB, la paire de vases en carton laqué ou encore la table en cabaret de RVLC.