C’est à Boulogne-sur-Mer que débute l’aventure de la famille Leleu. Après des études en arts appliqués, Jules Leleu décide, en 1909, de reprendre l’entreprise de peinture créée par son père. A partir de 1918, il étend les activités de la société à la fabrication de meubles et à la décoration.
En 1923, Jules Leleu présente au Salon des Artistes décorateurs une chambre en loupe de noyer ornée d’une marqueterie d’ivoire dessinée par sa fille Paule. Elle est achetée par Madame Chenard, femme du constructeur d’automobiles ; un autre exemplaire est acquis par Monsieur Zaldumbide. Ce dernier, alors jeune diplomate d’Equateur, est bien connu de la maison Leleu, puisque le don de sa fille comprend également une paire de fauteuils Lotus, typiques de la production Leleu, acquis lors d’une exposition à Galliera en 1922 (inv. 2008.80.6.1-2). Devenu ambassadeur d’Equateur, c’est à nouveau la maison Leleu qui meublera son appartement à Paris et sa maison à Quito entre 1923 et 1926.
Grâce aux factures conservées, nous savons qu’en juillet 1923, Jules Leleu vend à Monsieur Zaldumbide la chambre à coucher complète (un lit, un fauteuil, une commode et deux consoles) pour la somme de 15 000 F. Un tapis de Da Silva Bruhns et un miroir complètent la décoration.
Le lit ne nous est pas parvenu, mais grâce au don de la Maison Gérard, un lit assez proche datant de 1925, permet de présenter un ensemble complet qui s’inscrit dans la tradition des grands ébénistes de l’Art Déco.
Karine Lacquemant