Différents fonds conservés au musée nous permettent d’appréhender la création de mobilier, de luminaires et d’accessoires de Pierre Chareau. On perçoit à ses débuts l’influence formelle des créateurs Viennois, du mobilier anglais ou allemand du début du XXe siècle avec par exemple l’usage du rotin, et des recherches formelles empruntées au mouvement cubiste.
C’est avec l’apparition dans son œuvre de l’emploi de la lames de fer forgé que le créateur prend des orientations formelles inédites toujours plus poussées. Car si l’emploi du métal se développe largement chez tous les créateurs appartenant à l’avant-garde européenne, Pierre Chareau en propose une version singulière puisqu’il développe dans un premier temps non pas l’emploi du tube d’acier qu’il n’utilise que très rarement mais celui du fer forgé qu’il développe grâce à la collaboration étroite qu’il a établi avec le ferronnier Louis Dalbet (1879-1950). Avec le choix d’un matériau traditionnel utilisé pour concevoir des formes inédites, le créateur réalise une fusion de la tradition et de la modernité.
En outre, amateur de peinture d’avant-garde, le créateur, témoigne à travers ses nouvelles pièces de mobilier d’ une certaine réappropriation des principes formels développés par les acteurs du mouvement hollandais De Stijl qu’il transpose et adapte dans ses créations comme en témoigne les bureaux en bois et métal pourvus de structure aériennes faites de lames de métal associées à des plateaux en bois .